M.Temmar revient sur sa décision après avoir déclaré, en 2006, que «nous ne privatisons pas pour l'argent.» «Le montant des recettes provenant de la cession d'entreprises publiques dans le cadre de la privatisation, est estimé à 137 milliards de DA», a déclaré jeudi, le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements, Hamid Temmar. Ces recettes concernent la privatisation de 447 entreprises publiques durant la période allant de 2003 jusqu'au premier trimestre de l'année 2008, précise le ministre, qui répondait à une question d'un député sur la privatisation, à l'Assemblée populaire nationale (APN). Certes, ce sont des chiffres importants que vient d'annoncer M.Temmar, mais deux questions importantes méritent d'être soulevées. Pourquoi le ministre change d'avis après avoir déclaré, lors du forum de l'Entv que, «nous ne privatisons pas pour l'argent». Deux ans après cette déclaration en réponse à une question d'un journaliste de L'Expression, le premier responsable de l'Industrie heurte de front la réalité du terrain, sachant que si privatisation des entreprises il y a, c'est indubitablement dans un but lucratif, pécuniaire en d'autres mots. La deuxième question à laquelle Temmar n'a jamais répondu est de savoir, que fait-on de cet argent? Répondant au député, Temmar a souligné que la valeur des investissements prévus dans les entreprises cédées «est de 886 milliards de DA alors que les dettes, que les acquéreurs se sont engagés à payer, s'élèvent à 47 milliards de DA». La privatisation des entreprises a permis, selon le ministre, «la préservation de 40.000 postes d'emploi et la création de plus de 19.000 nouveaux postes». Et d'indiquer que la superficie totale de l'excédent des actifs fonciers estimée à 2,1 millions de m² a été mise à la disposition de la direction des Domaines de l'Etat. S'exprimant sur la fermeture des entreprises, qui a soulevé un déluge d'interrogations, M.Temmar a apporté des clarifications. L'orateur a affirmé qu'un nombre «très limité» d'entreprises a été touché par les décisions de «fermeture» dans le cadre du processus de privatisation, comparé au nombre total des entreprises privatisées. Le ministre donne plus de détails sur cette question. Il s'agit de «44 entreprises publiques fermées parmi les 447 privatisées», a-t-il souligné. «Les entreprises fermées qui n'étaient autres que des microentreprises à caractère local, connaissaient une situation financière très critique», a ajouté le conférencier. Dans une autre optique, le premier responsable du secteur a nié l'existence de lien direct entre la fermeture de certaines entreprises publiques spécialisées dans les travaux publics et l'accès au marché algérien de grandes compagnies étrangères spécialisées dans le même domaine dans le cadre de la réalisation de plusieurs projets à travers le pays. Lors de son intervention, il a expliqué la manière de procéder pour fixer la valeur des entreprises à privatiser. «Le prix de cession est fixé en toute transparence en y associant toutes les parties concernées, à savoir l'investisseur, le ministère de l'Industrie et de la Promotion des investissements et les sociétés de gestion des participations», explique M.Temmar. Par ailleurs, il affirme la création de 9 entreprises publiques industrielles. Deux options sont proposées. «Soit une fusion de plusieurs petites entreprises publiques, soit la création intégrale de nouvelles entreprises», précise Temmar en marge d'une séance plénière consacrée aux questions orales. Dans sa tournée, qui l'a amenée aux zones industrielles de Rouiba et de Oued Smar, le ministre a réitéré, pour la énième fois, son souhait de «voir les opérateurs économiques s'organiser en association dans le but de les associer dans la gestion de leurs zones et établir un contact permanent avec l'organisme gestionnaire et les autorités locales».