Dans les opérations de transfert de propriété menées depuis 2003, il n'y a pas eu perte d'emploi, assure le ministre des Participations et de la Promotion des investissements. “L'Etat n'a perdu aucun poste d'emploi dans les opérations de privatisation des entreprises publiques.” C'est par cette phrase que le ministre des Participations et de la Promotion des investissements (MPPI), Hamid Temmar, a répondu aux questions orales des députés, jeudi, à l'Assemblée nationale. Depuis juin 2005, 333 opérations de privatisation ont été, selon lui, réalisées. Le ministre a indiqué que 9 000 postes d'emploi ont été également maintenus. Mieux, la cession des entreprises publiques a permis, a-t-il ajouté, la création de 4 000 nouveaux postes d'emploi. Les pouvoirs publics ont pu recouvrer, a-t-il indiqué, la somme de 91 milliards de DA (soit l'équivalent de 1 milliard d'euros). Près de 40% des entreprises privatisées, a-t-il précisé, se trouvaient dans une “très mauvaise situation financière”. Pour les 45 briqueteries concernées par la privatisation, 27 unités ont été touchées par l'opération. Six ont été cédées aux domaines comme biens de l'Etat et 12 autres sont en cours de cession. Ces unités, notamment celles de Jijel, Amirouche et Boudouaou, ont été privatisées, selon le ministre, en octobre 2003 et en avril 2005. L'activité de ces sociétés a été maintenue, a souligné le ministre, alors que 261 nouveaux postes d'emploi ont été créés. Pour celle de Remchi (Tlemcen), cédée le 30 octobre 2003, l'affaire est entre les mains de la justice. Car, M. Temmar estime qu'il y a un problème d'incompréhension quant au bénéfice des 10% du capital par les travailleurs. Pour lui, la loi confère aux travailleurs 10% du capital de l'entreprise et non pas du prix de cession. Il y aura également projet de décret qui, selon lui, réglera définitivement ce problème. Il a annoncé la privatisation de toutes ces entreprises de produits rouges vers la fin de l'année 2006. “Le principal objectif du ministère dans ces opérations est d'éviter la fermeture des entreprises et les conséquences sociales, surtout le chômage”, insistera le ministre. Sans la privatisation, les entreprises ont perdu entre 2004 et 2005 quelque 23 000 postes d'emploi dont 13% dans le secteur de l'industrie, 12% dans le BTPH, 11% dans la production électrique et 18% par les entreprises locales. L'accord d'association avec l'Union européenne déjà en vigueur pousse l'Algérie, a-t-il expliqué, à accélérer le processus de privatisation et celui des réformes afin de faire face à la concurrence qui s'imposera à l'avenir sur le marché national. Un business plan pour les repreneurs Pour lui, le prix de cession n'est pas le seul critère de sélection des repreneurs. Ceux-ci doivent présenter en outre, un business plan dans lequel ils présenteront leur programme d'investissement sur les cinq années à venir, la préservation de l'emploi, la création d'autres, la formation du personnel. Pour rappel, l'Etat a réalisé 270 opérations de privatisation d'entreprises publiques entre les années 2001 et 2005. Sur ce lot, 67 sont des privatisations totales, 22 partielles, 60 des cessions aux travailleurs et 18 des actions de partenariat. Plus de 94% de ces réalisations ont été effectuées durant le second semestre 2005, soit 100 actions (privatisations). De 6 opérations en 2003, les privatisations totales sont passées à 67 en 2005. Entre 2003 et 2005, les résultats de ces privatisations affichaient, à cette période, des recettes de l'ordre de 57 milliards de DA, un investissement de 91 milliards de DA et un endettement de 32 milliards de DA dont 25 milliards de DA sont repris par les repreneurs eux-mêmes. L'Etat a pu récupérer en outre 88 hectares représentant les terres excédentaires, c'est-à-dire, les parcelles dont l'entreprise n'a pas besoin pour sa production. Ces superficies sont restituées à l'administration des domaines et devraient être proposées aux investisseurs. Les 12 000 travailleurs, composant ces entreprises, ont été non seulement maintenus mais il y a eu la création même de 7 000 nouveaux postes, soit un total de 19 000 postes d'emploi. “Avec ces actions de privatisation, nous n'avons pas perdu d'emplois, mais bien au contraire on en a gagné”, avait déclaré déjà M. Temmar, au forum de l'ENTV. B. K.