Selon le ministre, 18.300 nouveaux postes d'emploi seront créés prochainement. La politique de privatisation est gérée par le gouvernement. Le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements s'est désengagé de toute responsabilité. «Aucune décision de privatisation n'a été prise par le département de l'Industrie», a répondu M.Temmar. S'exprimant jeudi dernier devant les députés de l'APN, le ministre était catégorique: «Les décisions de privatisation sont du ressort de l'Etat et non pas du ministère.» Afin d'éclaircir les choses une bonne fois pour toutes, M.Temmar a affirmé que le Conseil des participations de l'Etat (CPE) est la seule instance qui se prononce sur ces questions. En fait, le ministre voulait se débarrasser de toute étiquette. Désormais, les mécontents n'ont rien à lui reprocher. L'Etat est le maître-mot dans ce processus. Dans sa réponse, M.Temmar a expliqué que la privatisation n'est pas synonyme de non-emploi, mais plutôt de relance de l'emploi. «Les programmes d'emploi présentés par les nouveaux acquéreurs des entreprises publiques privatisées permettront prochainement la création de 18.300 nouveaux postes d'emploi», a-t-il promis. M.Temmar a fait un compte rendu sur la privatisation des entreprises, entamée depuis 2003. Ce processus, souligne-t-il, a permis le maintien de 36.500 postes d'emploi et le départ volonatire de 2475 employés. Se voulant rassurant, le ministre a réaffirmé que le maintien des postes d'emplois au sein des entreprises concernées par la privatisation, constitue «une condition sine qua non pour la privatisation». Entre 2003 et 2007, l'opération s'est soldée par la vente de 417 entreprises publiques. Parmi elles, 192 entreprises ont été totalement privatisées, 33 autres privatisées à plus de 50% de leur capital et 11 autres à moins de 50%. De plus, 69 entreprises ont été reprises par les travailleurs et 29 autres ont été transférées en joint-venture ainsi que la vente des actifs de 83 autres entreprises. «Les entreprises dissoutes étaient toutes à caractère commercial et non pas productif», a-t-il certifié. Pour les profits tirés par l'opération, les recettes incluent un montant de 125 milliards de dinars qui ont été versés, sur un compte spécial du Trésor public. Quant aux investissements engagés par les opérateurs, ils s'élèvent à 871 milliards de dinars. Toujours dans ce sens, M.Temmar a fait savoir que 44 milliards de dinars de dettes contractées par des entreprises publiques, ont été remboursées par les acquéreurs. Le ministre a reconnu que 17% des entreprises privatisées «ont connu des difficultés dans l'application des résolutions et des cahiers des charges du CPE». Son département a eu recours à la justice pour régler les problèmes de quatre entreprises industrielles. Le ministre s'est engagé à renforcer le contrôle et le suivi des sociétés privatisées pour assurer la préservation des emplois. Or, même avec ce bilan, le ministre n'a pas réussi à convaincre les députés du PT. La secrétaire générale du parti a jugé les chiffres non crédibles. Par ailleurs et sur le plan des IDE, le ministre a indiqué que les investissements arabes ont atteint le montant de 524 milliards de DA contre 342 milliards de DA non arabes entre 2001 et 2007. L'Egypte vient en tête des pays arabes avec 136 milliards de DA, suivie par les Emirats arabes unis, avec 76 milliards de DA. S'exprimant sur les projets du groupe émirati Emaar, le ministre a expliqué «le retard accusé dans la réalisation de ces projets par leur importance, car exigeant 7 à 8 milliards de dollars par projet», ce qui, a-t-il dit, n'est pas sans impact sur les mesures à prendre.