Les pouvoirs publics compte bien asseoir le développement industriel du pays sur les entreprises publiques. Une orientation réaffirmée, jeudi, par le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements, lequel a indiqué que "le gouvernement algérien veut édifier son économie en se basant sur les entreprises publiques industrielles qui constituent d'importants outils dans la nouvelle approche adoptée par le gouvernement pour la réhabilitation du secteur public". Pour cela, le gouvernement vient de mettre en place un vaste programme de restructuration du tissu industriel public comprenant l'assainissement de certaines entreprises, la création de nouveaux mécanismes devant régir les opérations de partenariat ainsi que la création de 13 grosses entreprises industrielles publiques devant faire office de champions économiques, des locomotives du développement industriel. Dans ce sens, M. Abdelhamid Temmar a indiqué, jeudi, dans une déclaration à la presse en marge d'une séance plénière consacrée aux questions orales à l'APN, que 9 entreprises publiques industrielles seront créées au cours de la première étape du programme de création de 13 champions. Les secteurs d'activité concernés sont notamment le BTP et les infrastructures hydrauliques. Et d'ajouter que les mesures les concernant ont été définies et le projet sera bientôt soumis au gouvernement. Le ministre précisera que le gouvernement aura à se pencher sur deux options, "soit une fusion de plusieurs petites entreprises publiques, soit la création intégrale de nouvelles entreprises". Il est utile de noter que l'intervention du ministre à l'APN s'est surtout penchée sur le dossier des privatisations. Dans ce contexte, M. Temmar a affirmé que le processus de privatisation a touché quelque 447 entreprises publiques durant la période allant de 2003 jusqu'au premier trimestre de l'année 2008, permettant ainsi au Trésor public d'engranger des recettes estimées à 137 milliards DA. Au-delà des recettes engrangées, la valeur des investissements prévus dans les entreprises cédées est de 886 milliards DA alors que les dettes que les acquéreurs se sont engagés à payer s'élèvent à 47 milliards DA. Par ailleurs, la privatisation "a permis la préservation de 40 000 postes d'emploi et la création de plus de 19 000 nouveaux postes". Par ailleurs, le ministre a indiqué que la superficie totale de l'excédent des actifs fonciers estimée à 2,130 millions de mètres carrés a été mise à la disposition de la direction des domaines de l'Etat. Et à propos de foncier justement, le ministre a évoqué l'installation de l'Aniref (Agence nationale d'intermédiation et de régulation foncière), comme l'une des facilités qui ont été offertes aux investisseurs nationaux et étrangers et ce, outre la mise en place d'un cadre juridique favorisant l'investissement et la création de l'Agence nationale du développement de l'investissement Abordant un autre volet, M. Temmar a affirmé qu'un nombre "très limité" d'entreprises a été touché par les décisions de "fermeture" dans le cadre du processus de privatisation comparé au nombre total des entreprises privatisées. Il s'agit de "44 entreprises publiques fermées parmi les 447 privatisées", selon le ministre, qui a estimé que "les entreprises fermées qui n'étaient autres que des microentreprises à caractère local connaissaient une situation financière très critique". Le premier responsable du secteur a nié l'existence de lien direct entre "la fermeture de certaines entreprises publiques spécialisées dans les Travaux publics et l'accès au marché algérien de grandes compagnies étrangères spécialisées dans le même domaine dans le cadre de la réalisation de plusieurs projets à travers le pays". A une question sur la manière de procéder pour fixer la valeur des entreprises à privatiser, le ministre a affirmé que "le prix de cession est fixé en toute transparence en y associant toutes les parties concernées, à savoir l'investisseur, le ministère de l'Industrie et de la Promotion des investissements et les sociétés de gestion des participations (SGP)".En réponse à une question sur le climat d'Affaires et les investissements en Algérie, M. Temmar a évoqué les mesures prises par les autorités publiques depuis 2000 visant "le renforcement des capacités de production de l'économie nationale et le soutien à la production industrielle publique à travers des actions destinées à l'amélioration du climat d'investissements général dans notre pays". Par ailleurs, M. Temmar a rappelé l'installation d'une commission ad hoc chargée de "l'examen de toutes les mesures à prendre pour la protection de l'économie nationale face aux répercussions de la crise financière mondiale, notamment en matière de définition du cadre d'intervention des investissements étrangers directs (IDE)". Dalila T.