Ce n'est que le début des traditionnels tiraillements entre les partisans de la non-participation et les candidats à la prochaine présidentielle. Le président du Front national algérien (FNA), Moussa Touati, s'en prend à tous ceux qui ont décidé de ne pas prendre part à l'élection présidentielle prochaine. Lors de la conférence qu'il a tenue, hier, au Centre international de presse (CIP), à Alger, le patron du FNA a usé de toute sa verve et tiré à boulets rouges sur ces partis qu'il désigne tantôt par «partisans du boycott», tantôt par «abstentionnistes». «Le boycott est une démission et un désengagement des affaires de l'Etat et aucun Algérien ne peut démissionner et laisser son terrain», a-t-il affirmé. Classant dans le registre des oubliettes les participations passées des partis qu'il vise (RCD et FFS), où ils ont appelé la population à des votes massifs, le conférencier a déclaré qu'ils (les partis cités) campent sur leurs positions depuis 1963. «Le boycott est un encouragement pour la fraude et j'invite à faire l'évaluation de ce qu'a subi l'Algérie à la suite de leurs boycotts répétitifs depuis 1962», a-t-il martelé. Aiguisant sa critique, M.Touati a souligné que ceux qui décident à chaque fois de boycotter les élections ont certes le droit de le faire, mais ils n'ont aucun droit d'appeler ou de tenter de dissuader le peuple pour qu'il suive leur position et boycotte le scrutin. «Ce sont eux les artisans du statu quo et ce sont eux qui ont fait que le système n'a pas changé d'un iota par leurs positions, en se cachant à chaque fois derrière l'argument fallacieux de la fraude et de ‘' les jeux sont déjà faits''», a-t-il encore ajouté. Cela étant, le premier responsable du FNA s'est voulu défiant, en lançant un appel à la Télévision algérienne pour qu'elle ouvre ses portes aux différents responsables politiques et à tous les niveaux (au lieu des spots publicitaires). Il a appelé, dans ce sens, les partisans de l'abstention et du boycott, (le FFS et le RCD) à des débats contradictoires pour mesurer leurs arguments et convaincre le peuple des visions des uns et des autres. «Depuis quand le boycott et l'abstention sont des solutions?», s'est-il, en outre, demandé. Par ailleurs, le conférencier a indiqué que son parti ne craint rien en décidant de participer à la prochaine présidentielle. Mieux, même les partis de l'Alliance présidentielle, réunis autour d'un seul candidat, ne lui font pas de l'ombre. «En s'alliant, ces trois partis sont devenus un seul parti et nous, avec nos 1837 élus, 300.000 militants et adhérents ainsi que nos 900.000 électeurs, nous sommes un seul parti donc on n'a rien à craindre de ce côté-là et on est prêts à rivaliser avec qui que ce soit», a-t-il souligné. Plus loin encore et à la surprise générale, M.Touati a prêché que son parti avait pu être première force politique du pays, n'étaient les fraudes lors des derniers rendez-vous électoraux. «Nous en étions victimes mais avec l'expérience qu'on a acquise ça ne va pas être éternel», a-t-il averti. Aussi, a-t-il promis des surprises qu'il dévoilera lors de la campagne électorale. Après ce sévère réquisitoire, le conférencier a souligné que son parti a toute la confiance et la conviction qu'il n'y a qu'une seule manière à même de changer la situation des Algériens. Il s'agit de celle de convaincre les citoyens et les sensibiliser sur l'exercice de leurs droits constitutionnels, y compris celui de voter quand les candidats leur font appel. Déterminé à aller jusqu'au bout de son action, le président du FNA a indiqué qu'il croit dur comme fer à sa capacité de convaincre et de mobiliser le peuple à sa cause. «Celui qui se rapproche le plus du peuple est le meilleur et nous, nous sommes les fils du peuple et nous sommes ses candidats», a-t-il noté. Concernant le programme qu'il compte défendre lors de sa campagne électorale, le conférencier a indiqué que le projet qui lui est cher, c'est d'instaurer un système démocratique et social et un régime parlementaire et non présidentiel. Il convient de souligner enfin que le FNA est le premier parti à terminer l'opération de collecte des signatures. A ce sujet, le président du parti a fait savoir que sa formation a collecté 1500 signatures d'élus et 96.000 signatures de citoyens. Ce qui le place comme premier candidat à avoir rempli toutes les conditions de la participation.