C'est la sanction attendue si l'AG élective de la FAJ se tient avec les statuts actuels. Dans une correspondance, datée du 22 janvier dernier, adressée au président de la Fédération algérienne de judo (FAJ), M.Mohamed Meridja, le président de la Fédération internationale de judo (IJF), M.Marius Vizer, fait savoir que l'institution qu'il dirige n'acceptera pas certaines des dispositions contenues dans les statuts de la FAJ et reprises à partir du décret 05-405 relatif aux Fédérations sportives. Après avoir félicité M.Meridja du bon déroulement de l'assemblée générale ordinaire de la FAJ et du soutien dont lui et son équipe ont été l'objet, M.Marius Vizer lui demande de «bien vouloir prendre en considération que notre Fédération internationale ne permettra pas la limitation du mandat des élus et la désignation de membres désignés au sein de l'assemblée générale ordinaire ou élective pour quelque motif que ce soit.» Le président de la FIJ argumente ses propos par le fait que «ceci vient en contradiction avec nos statuts et porte une grave atteinte aux élus des Fédérations qui doivent, librement, faire leur choix.» Il en appelle ensuite au «ministère de l'Administration des sports (qui) devra, par conséquent être prié d'éviter toutes les actions allant dans ce sens et favoriser la consultation avec votre Fédération pour des élections démocratiques.» M.Vizer souligne que si ces recommandations ne sont pas observées, «nous nous verrons obligés de prendre les mesures suspensives nécessaires de vos activités jusqu'à examen de la situation par nos experts.» Il invite, alors, M.Meridja à le tenir au courant de la suite des événements et de remettre une copie de cette lettre à M. le ministre de la Jeunesse et des Sports d'Algérie. Le judo algérien est donc placé sous la menace d'une mesure de suspension à l'échelle internationale. Le sport numéro un en Algérie pour l'année 2008, celui qui a permis à notre pays d'obtenir ses deux seules médailles, une en argent et l'autre en bronze, aux derniers Jeux olympiques de Pékin, est placé au pied du mur et se voit menacé d'exclusion de la scène mondiale. Au centre des débats, le fameux décret 05-405 relatif aux Fédérations sportives, un texte très critiqué par les acteurs du mouvement sportif national et qui a ouvert la porte à de vives polémiques. Notamment en ce qui concerne le football dont on sait que la Fédération internationale suit avec attention toutes les péripéties par lesquelles passe la Fédération algérienne. Le ministre de la Jeunesse et des Sports, M.Hachemi Djiar qui a annoncé que le décret sera «appliqué à tout le monde» se retrouve avec un gros problème sur les bras avec cette missive du président de la Fédération internationale de judo. Ira-t-il jusqu'à rester sur ses positions et refuser qu'une institution sportive internationale se mêle de nos histoires? Dans ce cas, la suspension du judo algérien à l'échelle planétaire sera prononcée avec toutes les conséquences qui pourront en découler, notamment l'impossibilité pour nos judokas de prouver leur talent sur les tatamis des compétitions internationales. Ce qui serait en contradiction avec l'article 5 de la loi 04-10 sur le sport, qui indique que l'Etat met tous les moyens nécessaires en vue d'assurer la meilleure représentation de la nation dans les joutes sportives internationales. La correspondance de M.Vizer fait référence aux experts désignés par le MJS pour participer aux travaux de l'assemblée générale de la FAJ. La Fédération internationale n'accepte la présence d'aucune personne désignée, ce qui signifie que même les experts sont touchés par cette mesure. A ce propos, le président de la FAJ, M.Meridja, nous a fait savoir qu'il avait adressé une liste de 22 experts, tous refusés par la commission chargée de la désignation de ce genre de personnes. «Par contre, nous avons reçu une autre liste de la part de cette commission comprenant 28 noms de personnes dont je ne suis pas sûr qu'elles sont liées au judo. Cela fait 40 ans que je suis dans cette discipline. Je peux vous dire qu'il y a plusieurs des ces personnes que je ne connais pas du tout», nous a dit M.Meridja. Le président de la FAJ nous a fait savoir que le ministre de la Jeunesse et des Sports allait être mis au courant de la lettre de M.Marius Vizer et qu'il attendrait la décision de ce dernier. Une décision qui devrait être prise rapidement car l'assemblée générale élective de la FAJ est programmée pour le samedi 31 janvier et si elle se déroule avec les statuts dont certaines dispositions ont été refusées par la FIJ, la suite des événements pourrait être lourde de conséquences pour le judo algérien.