La gestion de notre sport risque de connaître, une fois de trop, un autre scandale si on ne tire pas au clair les tenants et aboutissants de l'affaire de désignation de Mohamed Bouhadou comme membre de l'assemblée générale de la Fédération algérienne de judo. Qui a peur de Mohamed Bouhadou? Jusqu'à quand les coups bas règneront dans un secteur où l'esprit sportif doit être roi? Qui veut casser une nouvelle énergie qui a démontré ces capacités et compétences en tant qu'athlète et éducateur, puisque l'intéressé est derrière l'éclosion de plusieurs de nos meilleurs judokas? C'est un tas de questions que l'opinion sportive, en général, et la famille du judo, en particulier, se posent depuis la décision prise par le directeur de la jeunesse et des sports d'annuler son visa au mandatement de la ligue de judo de la wilaya de Béjaïa, déléguant M.Bouhadou Mohamed comme représentant de cette ligue à l'AG élective de la FAJ, en date du 27 janvier 2008 après qu'il lui ait été accordé la veille, soit le 26 du même mois. Un rassemblement imposant des judokas de Béjaïa a été tenu, hier, devant le siège de la direction de la jeunesse et des sports, appuyé par les deux porte-flambeaux du judo national, Amar Benyekhlef et Soraya Haddad, nos deux médaillés olympiques, venus soutenir Mohamed Bouhadou au nom des deux sélections nationales «messieurs» et «dames». Ils ont ramené avec eux une déclaration officielle, signée par tous les athlètes de l'élite, à l'instar de Abderahmane Benamadi, vice-champion du monde et Omar Rebahi, champion méditerranéen en titre. Les judokas de cette wilaya ont, donc, répondu favorablement à l'appel de leur ligue pour dire haut et fort non à l'exclusion et aux manoeuvres malsaines des gérants du sport en général et du judo en particulier: «Nous venons soutenir notre entraîneur et figure emblématique du judo national, Mohamed Bouhadou pour dire basta. Il faut laisser place à l'esprit sportif. Il est désigné par une ligue et doit prendre part à l'AGE et postuler, le plus normalement du monde, pour n'importe quel poste de la Fédération. Que le meilleur gagne, de sorte que le judo soit le plus grand gagnant», nous ont déclaré Benyekhleh et Haddad. De son côté, le concerné se déclare consterné par l'attitude du DJS. «Après 10 ans d'exercice en tant que président de la ligue de Béjaïa, de 1995 à 2005, je me retrouve inéligible à l'AGE de la FAJ, malgré mon statut de 1er vice-président de ladite ligue, réélu le 11 septembre 2008 sur PV et en présence de la DJS. Cette DJS qui me dénie aujourd'hui le droit de prendre part à l'AGE, sous prétexte que je travaille dans le cadre de la coopération avec l'Etat de Qatar, chose fausse car je suis mis en disponibilité pour des raisons personnelles depuis le 20 décembre 2008 dernier.» En effet, le dossier présenté par le concerné, preuve à l'appui, montre que monsieur Bouhadou est bien membre à part entière et a été mandaté en bonne et due forme pour représenter la ligue de wilaya à l'AGE de la FAJ. De son côté, le DJS que nous avons rencontré considère l'annulation du visa est dû au fait que le concerné travaille au Qatar. A notre question sur le revirement de la situation après avoir accordé ce visa M.Benathmane répond: «Je ne me suis rendu compte qu'il s'agissait de Bouhadou que la ligue a désigné, qu'après la présentation du document à signer par le chef de service, ce qui explique ma réaction le lendemain pour annuler ledit mandatement.» L'AG élective de la Fédération algérienne de judo, qui aura lieu ce samedi à Alger, risque de connaître une entorse sans précédent aux règlements si on ne tire pas au clair l'affaire dite du «DJS de Béjaïa». La gangrène qui ronge le football national aurait-t-elle contaminé le judo?