«Même si vous me donnez cent fois le prix de mon entreprise, je ne la céderai sous aucun prétexte!», a-t-il affirmé. Le président-directeur général de l'Eepad, s'est dit prêt à souscrire la licence de téléphonie fixe. «Nous sommes preneurs, ce seront des Algériens qui vont reprendre cette licence. C'est notre challenge!», a lancé Nouar Harzallah, à partir de son usine d'assemblage de PC portables à Annaba. M.Harzallah a laissé entendre qu'il subit présentement d'énormes pressions de la part de filiales de grands groupes internationaux, installés en Algérie, afin qu'il leur cède son entreprise. «Je dérange les entreprises étrangères, mais je ne suis pas à vendre!», a-t-il martelé dans ce sens et en guise de réponse à leurs «propositions», «des montants très importants, en devises et en dinars, m'ont été proposés afin de tout laisser tomber et partir!», a-t-il en effet expliqué, face à un parterre de journalistes et de sénateurs. «Même si vous me donnez cent fois le prix de mon entreprise, je ne la céderai sous aucun prétexte!», a conclu l'orateur qui s'est dit plus que jamais résolu à participer à la société de l'information et engagé dans le projet de la e.algerie 2013. Il a ensuite fortement insisté sur la nécessaire émergence d'un partenariat public-privé, sous pavillon national, afin de réaliser cet immense chantier voulu par les hautes instances de l'Etat. Toutefois, il a manifesté son hostilité à tous les monopoles. «Nous cherchons un partenariat de complémentarité avec l'opérateur historique qui n'a pas à développer des services mais à s'associer à des start-up de développement de contenu. C'est là la stratégie efficace!», a-t-il enchaîné, laissant entendre que pareille formule de dégroupage pourrait générer entre cinquante mille et cent mille emplois indirects. Dans ce partage équitable des missions, seule l'Arpt (Autorité de régulation de la poste et des technologies de l'information et de la communication) aurait droit de regard sur tous. M.Harzallah n'a pas manqué de revenir sur le thème de la réduction des tarifs de l'Internet en rappelant que cette réduction aura lourdement pénalisé les providers privés, ajoutant que la baisse de 50% des tarifs s'est effectuée au détriment de la qualité de l'Internet. «Les 50% de réduction n'ont pas été appliqués en amont, c'est-à-dire à la location de la bande passante, d'où la déroute de nombre d'ISP», a-t-il souligné. Signalons que l'Eepad a déjà saisi officiellement l'Arpt à ce sujet précis et ce en raison du préjudice commercial causé. M.Harzallah a conditionné l'émergence d'une société algérienne de l'information à une infrastructure fiable et performante du réseau national des télécommunications, notamment l'accès au haut débit. Il a ensuite martelé que la bataille actuelle est celle du contenu. Afin de réussir cette dernière, il a énuméré trois conditions, à savoir une subvention conséquente via un fonds national, l'association de tous les acteurs et toutes les synergies et de «strictes consignes du chef de l'Etat», non sans conclure: «Nous n'avons pas besoin d'étrangers pour réfléchir.» Pour étayer cette volonté d'aller de l'avant, M.Harzallah a promis à la presse un scoop qu'il a annoncé pour les trois semaines à venir. «J'ai mis au point une application avec un moteur de recherche algérien intégré. C'est une première!», a-t-il avisé. A Annaba, M.Harzallah a invité les hommes et femmes de presse à une visite guidée de son usine. Cette dernière a été inaugurée par le chef de l'Etat en mai 2007. Elle dispose de deux chaînes de montage: l'une automatique de 14m de long avec 34 postes de travail, et l'autre, semi-automatique, de 36 postes de travail, répartis sur deux lignes de 32m de long. Sa capacité de production est de 250.000unités/ an, tous produits confondus. Son effectif global est constitué de 8 cadres, 75 techniciens ingénieurs et 25 agents d'exécution. L'investissement en bien immobilier y est de 780 millions Da. Six mille lap-tops sont en cours d'assemblage dans cette usine, dont 3500, croit-on savoir, seront incessamment exportés vers un pays arabe. C'est dire la notoriété de l'usine de l'Eepad qui est désormais courtisée par de nombreux pays arabes et étrangers. Tous sont demandeurs d'un partenariat avec ce fleuron de l'industrie algérienne. L'Eepad qui se veut un exemple type de la délocalisation et de l'outsourcing, compte s'imposer comme fournisseur, sinon interlocuteur incontournable dans la région Mena (Afrique du Nord-Moyen-Orient).