Cette soirée a été une occasion de sensibilisation pour faire de cette tariqa «un instrument du savoir et de la connaissance»... Placée sous le thème «Semer l'espoir», le centenaire de la tariqa soufie Alâwiyya a été célébré dans le faste et le recueillement, jeudi dernier, au Palais de la culture, en présence de M.Abdelaziz Belkhadem, ministre d'Etat, représentant personnel du président de la République et la ministre de la Culture Khalida Toumi. Cette dernière a souligné la nécessité de préserver le patrimoine soufi algérien qui se veut un «témoin vivant» de l'histoire de l'Algérie. En donnant le coup d'envoi de la célébration du centenaire de la tariqa soufie Alâwiyya, Mme Toumi a affirmé que ce patrimoine «est toujours vivant en Algérie et au Maghreb arabe en général», soulignant que les zaouïas «demeurent un rempart devant les diverses manoeuvres, en dépit de ce qu'elles avaient enduré pendant la période coloniale». «C'est grâce aux actions des tariqa, notamment Alâwiyya que ce patrimoine culturel a survécu», a ajouté la ministre. Soulignant que le ministère des Affaires religieuses et des Wakfs assure la préservation spirituelle de ce patrimoine, Mme Toumi a ajouté que son département ministériel prend en charge la maintenance et la restauration de ces zaouïas, et la préservation des composantes matérielles et immatérielles du patrimoine soufi. Dans ce contexte, elle a réaffirmé la disposition de l'Etat à renforcer les efforts consentis dans ce sens. Pour sa part, le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, M.Bouabdallah Ghlamallah a affirmé que la tariqa soufie «est désormais une école d'éducation spirituelle» dans la société algérienne, précisant que l'Etat «doit faire connaître ce legs et son rôle dans l'éducation des jeunes». Il a souligné, d'autre part, «la nécessité de renforcer les valeurs spirituelles véhiculées par la tariqa soufie pour garantir sa pérennité au profit des nouvelles générations». Pour le directeur de l'association mondiale de la tariqa Al-Alâwiyya, M.Hamid Demou, la célébration du centenaire de la tariqa est un signe d'attachement à des valeurs spirituelles et universelles qui consacrent la paix et la fraternité qu'elle a veillé à diffuser depuis un siècle. Il a affirmé que l'abandon de ces valeurs engendrera «une catastrophe sociale et morale sans précédent, notamment au moment d'une mondialisation effrénée qui rase tout sur son passage». M.Ghlamallah a mis l'accent sur la nécessité de «déployer davantage d'efforts pour faire de cette tariqa un instrument du savoir et de la connaissance». De son côté, le porte-parole de l'association, Cheïkh al-Alawi pour l'éducation et la culture soufie, M.Nasreddine Mouhoub, a donné un aperçu sur la biographie du cheïkh de la tariqa Al-Alâwiyya, Sidi M'hamed Ben Mustapha Ben Alioua qui a succédé au cheïkh Bouzidi à la tête de cette Tariqa en 1909. «Il était un grand laboureur, un imam émérite qui a consacré sa vie au service de l'Islam, à sa propagation et l'apprentissage de ses vertus dans et en dehors de l'Algérie» ajoutant que «cheïkh Sidi M'hamed Ben Mustapha Ben Alioua a laissé derrière lui d'innombrables oeuvres et avait fait de son mieux pour étendre la tariqa Al-Alâwiyya à d'autres pays, au Maroc, en Tunisie, en Libye, en Syrie ou encore en Palestine». L'organisation de ce centenaire, rappelle-t-on, est une initiative des associations Cheïkh al-Alawi et Cheïkh al-Alawi pour le patrimoine soufi, l'Association mondiale du soufisme alawi et le Centre méditerranéen pour le développement durable «Le paradis des connaissances».