Avec un peu d'humour, un peu de poésie, un peu de talent et beaucoup de dynamisme. Avec ces ingrédients, Slimane Belharet réussit la prouesse d'être partout. Il a joué dans le premier long métrage en kabyle, La colline oubliée. Il avait interprété le rôle d'un caïd. Puis, dans le film Si Moh Ou Mhand, le comédien revient en incarnant un autre rôle mais cette fois-ci, dans un bref passage. Slimane Belharet n'est pas uniquement un acteur, c'est pourquoi, il bifurque vite vers la réalisation de documentaires. Ceci, après une expérience acquise aux côtés d'un excellent réalisateur, Mokrane Aït Saâda. Ce dernier lui a confié la lecture du commentaire de deux de ses documentaires Jugurtha et Tamugadi. Il assume la même mission avec un autre réalisateur, Hocine Redjala, en prenant part à deux de ses documentaires, Pic sur le Djurdjura et Cheikh Ahedad. Sa participation au Festival du film amazigh de Annaba lui a donné le goût du cinéma. Pour s'y initier, il s'attaque à la réalisation d'un premier documentaire: Ilmezyen yugin amus. Avec les moyens du bord, il dresse des portraits de jeunes éboueurs, qui ont choisi un métier dur mais digne et noble. Avec cette réalisation, Slimane Belharet a participé au Festival du film de Sétif en 2008. A Sidi Bel Abbès, en 2009, il est revenu avec un autre documentaire dont le thème est aussi original Conflit de générations: différents mais unis. N'étant pas un artiste à se suffire d'un seul genre culturel, Slimane Belharet a, en parallèle, édité deux albums de poésie. Une place immense est consacrée à la mère dans ses textes pathétiques. Des cassettes tendrement intitulées I kem a yemma. Avant cela, Belharet a édité deux livres Awal ghef w awal, en berbère et L'enseignement, un monde qui fait rire et pleurer, écrit en langue arabe. Son prochain livre sera écrit en français: Des mots pour des maux. Slimane Belharet, avant de devenir tout ce qu'il est, a trempé dans l'animation au lycée Illouli de Larbaâ Nath Irathen du temps où il fut lycéen. Ce sont ces premiers pas qui l'ont propulsé à arracher sa première émission à la Radio nationale, Chaîne II en 1987, se rappelle-t-il avec nostalgie. Sa première émission s'intitulait «Agraw n yelmezyen». La première année, cette émission était diffusée en différé puis en direct à partir de la deuxième année. Une petite traversée du désert a permis à Slimane Belharet de recharger ses batteries. Il récidive avec une émission hebdomadaire dans la même chaîne, «Si Lgemaa gher lgemaa». Cette émission a obtenu un large succès auprès des auditeurs. Elle est suivie d'une autre «Yella Waya, yella wayen yugaren aya.» Le titre est inspiré d'une chanson de Nouara. Slimane Belharet a fait découvrir plusieurs talents, à travers l'antenne. Mais afin d'attirer l'auditeur, il invite en même temps deux jeunes talents en compagnie d'un artiste consacré. C'est une technique qui a payé et qui a porté des fruits. Son émission a malheureusement disparu de la grille des programmes depuis septembre 2008. Une décision prise par la direction de la Chaîne II privilégie les animateurs permanents. Slimane Belharet souhaite pourtant ardemment reprendre son émission car il exerce son métier avec amour. Cet animateur, qui est au four et au moulin, réalise aussi des reportages pour Brtv et Beur TV, régulièrement. Il anime une rencontre mensuelle à la Maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou. Il s'agit de «Parole aux artistes». En présence du public, Slimane Belharet anime un débat riche avec ses invités. Il a déjà accueilli des artistes connus comme Akli Yahiatène, Farid Ferragui, Si Moh, Sonia, Brahim Tayeb, Belkacem Hadjadj, Medjahed Hamid...Cette rencontre reprendra à partir du 12 février. Le premier invité sera Ahmed Bedjaoui. A 50 ans, Slimane Belharet, toujours bon pied bon oeil, enseigne la langue arabe dans un lycée de Tizi Ouzou.