A titre posthume, le défunt Ahmed Rabès assassiné dans l'exercice de ses fonctions, a été honoré. A tout seigneur tout honneur. Quatre hauts cadres algériens ont été honorés, hier au «Restaurant libanais» sis à El Biar, par la Confédération des cadres de la finance et de la comptabilité (Ccfc). En effet, le Prix national de la probité «Feu Mahiédine Lahrèche», à été attribué, cette fois-ci à MM.Benamar Régue, directeur régional des Douanes d'Alger, M.Ali Hamoudi, ancien trésorier principal d'Algérie, et Abdelhafid Allahoum, ancien receveur des contributions à Arzew dans la wilaya d'Oran. A titre posthume, le défunt Ahmed Rabès a, également, été honoré. Ex-chef d'établissement d'Algérie Poste, ce dernier a été assassiné, à Tissemssilt, dans l'exercice de ses fonctions. Un moment émouvant. Quant l'un des enfants de Ahmed Rabès a été invité a recevoir le prix décerné à son père, l'ombre du haut fonctionnaire planait au deuxième étage du «Restaurant libanais». Ce cadre de la nation qui, de l'avis des invités l'ayant côtoyé, était un exemple de probité et d'honnêteté, avait mis ses compétences au service du pays. L'émotion est à son paroxysme quand Ali Aït Aoudia ou Ali l'Allemand (il est d'origine allemande) un ancien combattant de la guerre de Libération nationale, s'adresse à la famille du défunt en leur avouant: «A Tissemssilt j'ai été présent, j'y ai marché à pied, en compagnie de mes frères combattants qui se sont levés pour que l'Algérie recouvre son indépendance et puisse vivre dans la dignité. Mes respects à la famille de M.Ahmed Rabès». Dans son intervention, Karim Hamoudi, président de la Ccfc a tenu a préciser: «Par cette initiative, nous voulons honorer des cadres qui ont donné et qui donnent, encore, le meilleur d'eux-mêmes pour que la République reste debout, alors que d'autres, ceux qui ont consacré la politique de l'importation au détriment de l'investissement, s'attellent à la précipiter dans le chaos. Le malheur dans tout cela est que notre administration a été privatisée pour des intérêts occultes.» Invité à prendre la parole, M.Abdelhafid Allahoum avoue: «Je suis très ému, je n'arrive pas à trouver les mots pour décrire ce que je ressens. Je remercie la Confédération des cadres de la finance et de la comptabilité pour les efforts qu'elle fournit pour combattre la médiocrité.» Même son de cloche chez Ali Hamoudi qui ajoute: «Je me sentais oublié par ceux avec lesquels j'ai travaillé et, même ceux que j'ai formés. Tout en remerciant les organisateurs de cette cérémonie, je leur souhaite beaucoup de courage dans leur mission de mise en valeur des cadres qui ont consenti énormément de sacrifices pour servir l'Algérie.» Pour sa part, M.Benamar Régue a tenu a rendre hommage à «M.Souhabi, un ancien combattant et collègue de travail auprès de qui j'ai beaucoup appris tant sur le plan humain que professionnel». L'initiative de la Ccfc peut sembler minime par rapport aux services rendus à la nation par les cadres honorés, seulement, sa dimension symbolique est des plus saisissantes compte tenu du mépris affiché par les autorités à l'égard de ces dignes serviteurs de l'Algérie.