Détenu depuis sept ans à Guantanamo, Djamel Ameziane, un ressortissant algérien doit son calvaire à des chasseurs de prime qui l'ont vendu aux Américains. N'ayant pas fait l'objet d'accusation, il aura longtemps croupi dans les geôles du désormais contesté site de détention US à Guantanamo. L'organisation non gouvernementale de défense des droits de l'homme, Amnesty International, plaide aujourd'hui sa cause. Le président américain Barack Obama, qui a promis la fermeture définitive de ce centre d'emprisonnement, voire d'injustice, créé en pleine guerre du Golfe, est interpellé, à la faveur de sa prochaine escale au pays de l'Erable, pour accueillir ce prisonnier. Ce dernier risquerait, selon l'organisation de défense des droits de l'homme, la torture dans son pays d'origine et demande à Ottawa de l'abriter car il a vécu cinq ans à Montréal et a un frère qui réside au Canada. Le cas de cet Algérien est rendu d'autant plus critique que le président Obama a décidé de fermer Guantanamo d'ici un an. Aussi, l'ONG estime-t-elle le temps opportun pour les Etats-Unis de trouver un lieu d'accueil plus amène pour les détenus du camp de la honte, en particulier ceux qui ne peuvent être renvoyés dans leur pays d'origine. Amnesty International a aussi réclamé, à nouveau, le rapatriement d'Omar Khadr, seul Occidental encore détenu à Guantanamo, qui avait été arrêté à l'âge de 15 ans pour le meurtre présumé d'un soldat américain, en 2002 en Afghanistan, et est détenu depuis 6 ans et demi. L'opposition et de nombreuses organisations canadiennes ne cessent de réclamer le rapatriement du jeune homme, mais le ministre des Affaires étrangères, Lawrence Cannon, a réaffirmé que le gouvernement conservateur «allait attendre que le processus engagé (aux Etats-Unis) suive son cours». Aux côtés de ces deux détenus célèbres, figurent 17 membres de la minorité turcophone ouïghoure qui se plaint d'être victime de répression de la part du gouvernement chinois et Amnesty International a demandé à Ottawa d'accueillir ceux qui souhaiteraient s'intaller au Canada. Le Canada a, cependant, démenti mercredi être sur le point d'accueillir trois de ces détenus, comme l'affirmait le quotidien The Globe and Mail, en se fondant sur une rencontre entre un défenseur ouïghour des droits de l'homme, Mehmet Tohti, et des responsables canadiens dont le ministre de l'Immigration, Jason Kenney.