Cette initiative vise à opérer un assainissement des activités du secteur du commerce extérieur. Les entreprises étrangères commerciales installées en Algérie devront désormais associer des entreprises importatrices locales à hauteur de 30% au minimum dans leur capital, a annoncé jeudi ministre du Commerce, El Hachemi Djaâboub. Cette mesure fait partie du nouveau dispositif relatif à l'organisation de l'activité des entreprises importatrices étrangères installées en Algérie en cours d'élaboration a précisé le ministre lors d'une journée d'information sur la Zone Arabe de libre échange (Zale) qui s'est tenue à Alger. D'autres responsables auprès du ministère du Commerce présents lors de cette rencontre ont ajouté quant à eux que ce projet de décret englobant cette nouvelle disposition ainsi que plusieurs autres, devrait s'appliquer à l'ensemble des entreprises étrangères installées en Algérie, principalement celles activant dans l'importation des matières premières, des produits destinés à la revente en l'état et d'autres marchandises. Conformément à ce futur dispositif, les entreprises étrangères déjà opérationnelles dans le pays se verront octroyer un délai qui s'étalera jusqu'au dernier trimestre 2009 pour se mettre en conformité avec ces nouvelles dispositions, précisent les mêmes responsables. Cette initiative vise à opérer «un meilleur assainissement des activités du secteur du commerce extérieur», selon ces derniers, un secteur qui compte 1600 entreprises importatrices étrangères pour la revente en l'état. Concernant l'adhésion de l'Algérie à la Zale, thème principal de cette journée d'information, le ministre du Commerce, a indiqué que l'intégration de l'Algérie aux différentes zones de libre-échange reste encore à l'état «embryonnaire», se référant aux autres pays arabes. «L' intégration de l'Algérie aux différentes zones de libre-échange reste embryonnaire» a-t-il indiqué, rappelant à ce propos que depuis 2005, l'Algérie a conclu deux accords de libre-échange. Le premier avec les pays arabes à travers la Zale et le second avec l'Union européenne à travers l'accord d'association, alors que le Maroc en a conclu onze, la Tunisie sept et huit pour l'Egypte. M.Djaâboub a estimé également que la Zale constitue le meilleur instrument pour le placement des produits nationaux dans les marchés extérieurs et vise à la diversification des fournisseurs, un accès à des conditions avantageuses des produits algériens et l'encouragement des investissements directs étrangers et les partenariats. Il a néanmoins reconnu qu'elle entraînera à court terme, des pertes fiscales à l'Etat et mettra en difficulté les entreprises nationales qui n'ont pas été mises à niveau. La journée d'information a également vu la présence de plusieurs opérateurs nationaux dont Réda Hamiani, président du Forum des chefs d'entreprises (FCE), qui a estimé que l'adhésion de l'Algérie à la zone de libre-échange est «prématurée». «L'Algérie n'est pas assez préparée pour intégrer cette zone, outre le manque d'informations des opérateurs sur l'accord de la Zale». a-t-il déclaré. Il a regretté dans ce même contexte, que l'accord n'a pas été précédé d'une étude d'impact et d'harmonisation des politiques fiscales et des politiques d'emploi dans la zone arabe. M.Djaâboub a rassuré les opérateurs algériens quant aux appréhensions soulevées tant en matière de dumping que de pratiques commerciales déloyales, et d'origine des produits. Par ailleurs, M.Djaâboub a fait savoir que dans le cadre de l'ouverture de son économie, l'Algérie prévoit d'entamer en 2009 des négociations pour intégrer le marché commun des Etats d'Afrique australe et orientale (Comesa) et le marché commun de l'Amérique du Sud (Mercosur).