L'ancien ministre algérien des Affaires étrangères, Mohamed Bedjaoui, briguera officiellement le poste de directeur général de l'Unesco, l'Organisation de l'ONU pour l'éducation, la science et la culture, pour succéder à Koïchiro Matsura L'élection aura lieu au mois d'octobre prochain. Un véritable coup de théâtre par rapport à la candidature de l'Egyptien, Farouk Hosni, ministre de la Culture, soutenu auparavant par l'Algérie. Les chances de celui-ci de présider l'institution onusienne, s'amenuisent de plus en plus. Déjà que sa candidature n'a jamais fait l'unanimité en raison de ses appels favorables à une normalisation culturelle avec Israël. D'ailleurs, le Maroc a voulu présenter son propre candidat, l'ambassadrice Aziza Benani. Ainsi avec la candidature officielle de Mohamed Bedjaoui, présentée le 5 janvier dernier, le travail de coulisses entrepris par l'Egypte lors de la deuxième Conférence des ministres africains de la Culture à Alger, tombe à l'eau. Les pays africains et arabes représentent 20 des 58 Etats membres qui composent le conseil exécutif de l'Unesco. Concrètement, Mohamed Bedjaoui devra compter sur le soutien de ces deux groupes se traduisant par 20 voix lors du décompte final face, notamment, au candidat cambodgien. L'Algérie a toujours été proche de la culture africaine. Elle participe régulièrement aux manifestations culturelles africaines, que ce soit pour le théâtre, la poésie ou le cinéma. Elle a accueilli en 2007 la manifestation «Alger, capitale de la culture arabe», affirme-t-on, pour montrer l'enthousiasme de plusieurs ministres africains pour la candidature de Mohamed Bedjaoui et tout le poids de l'Algérie dans le contexte régional et mondial. Mohamed Bedjaoui, 70 ans, diplomate, juriste, et homme politique fort de sa riche carrière, peut se présenter en tant qu'«homme de la situation» d'autant qu'il a eu à représenter l'Algérie, entre 1971 et 1977, en qualité de délégué permanent auprès de l'Unesco, membre du Conseil exécutif de l'Unesco (2001-2005), président de la Commission juridique de la Conférence générale de l'Unesco (2003), président de la Commission financière et administrative de l'Unesco (2004), président du Groupe d'experts de l'Unesco pour l'élaboration d'une convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel (2001-2003) et enfin juge à la Cour internationale de justice de La Haye pendant près de vingt ans (19 mars 1982-20 septembre 2001). C'est dire que l'homme, au vu de son parcours, connaît aussi bien la maison que ses problèmes. Un atout à faire valoir lors du décompte final.