L'Algérie et la Bosnie n'ont engagé aucune négociation pour un éventuel transfert des ressortissants algériens dans leur pays d'origine. Pour la première fois, Alger et Sarajevo abordent le dossier des anciens détenus algériens à Guantanamo transférés en Bosnie. Après plusieurs années «d'ignorance», l'Algérie a fini par admettre qu'il s'agit bel et bien de ressortissants algériens. Ainsi, ce dossier des anciens détenus à Guantanamo, libérés par l'administration américaine et transférés en Bosnie, a été au milieu des discussions à l'occasion de la rencontre qui a eu lieu dimanche à Alger, entre le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, et son homologue bosniaque, Sven Alkalaj. Le ministre algérien est revenu sur le dossier. «Nous avons évoqué cette question et nous accordons la plus grande attention à la situation de ces personnes qui ont des statuts particuliers qu'il faudra examiner au cas par cas», a indiqué M.Medelci, dans une déclaration rapportée par l'agence APS. M.Medelci s'explique mieux sur les cas de ces Algériens: «Ce sont des Algériens mariés à des Bosniaques, qui ont des enfants et qui sont, aujourd'hui, dans leur seconde patrie, la Bosnie-Herzégovine», a-t-il souligné. La même source affirme que les portes de l'Algérie sont grandes ouvertes s'ils manifestent le désir de revenir au pays. «S'ils souhaitent, un jour, venir en Algérie, ils seront les bienvenus», a confirmé le ministre. Ce dernier précise que l'Algérie et la Bosnie n'ont engagé aucune discussion ni négociation sur un éventuel retour de ces anciens prisonniers. Autrement dit, M.Medelci n'a pas abordé cette question avec son homologue bosniaque. «Nous avons tout simplement échangé des informations», a-t-il fait remarquer, toujours de même source. Ces informations ont été confirmées par le ministre bosniaque, M.Alkalaj. Il a affirmé être «tout à fait d'accord» avec son homologue algérien «s'agissant des trois personnes dont nous avons parlé, et que nous avons accepté de recevoir chez nous». Et de préciser: «Ce sont des pères de famille, ils ont bien été pris en charge et ont pu voir leurs épouses et leurs enfants», a-t-il indiqué. Dans un autre registre, les deux pays ont signé avant-hier un protocole politique et un accord financier. Un protocole sur les consultations politiques entre les ministères des Affaires étrangères des deux pays et un accord sur la non-double imposition fiscale ont été signés par M.Alkalaj et son homologue algérien Mourad Medelci. Notre ministre a affirmé qu'un autre accord portant sur la garantie et la protection des investissements et l'entraide judiciaire devrait être signé dans les semaines à venir. Et d'indiquer qu'un accord commercial «qui pourra donner lieu à des accords sectoriels, notamment en matière de transport, et plus particulièrement le transport aérien», est aussi probable. Selon le ministre bosniaque, «les accords signés aujourd'hui et ceux qui seront signés prochainement sont annonciateurs d'une coopération fructueuse et pourront créer un environnement favorable pour les opérateurs économiques des deux pays».