Jamais, depuis sa création, le club bordjien ne s'est trouvé si près du titre national. Abdelkader Iaïche, l'entraîneur du CABBA, a-t-il trouvé une équipe qui lui va parfaitement ou bien sont-ce les dirigeants qui ont découvert, enfin, l'entraîneur qu'ils cherchaient ces dernières saisons? Avec ce qui se passe dans le club bordjien, on est tenté de répondre par ce proverbe bien de chez nous: «C'est une épée qui a trouvé son fourreau». A dire vrai, les deux se cherchaient, se sont croisés, se sont unis pour réaliser des performances jamais concrétisées par le club des Criquets. Une troisième place dans le championnat, jamais occupée, et une qualification aux quarts de finale de la Coupe d'Algérie. Doucement, mais sûrement, le CABBA vient d'aligner une série de neuf matchs sans défaite, répartis en six en championnat et trois en Coupe d'Algérie. C'est surtout une équipe qui vient de trouver une âme et des ambitions jamais tracées par les dirigeants, eux qui bataillaient uniquement pour la maintenir en division1 ces dernières années. Au départ, l'entraîneur Abdelkader Iaïche, avait une idée sur cette équipe, capable du meilleur comme du pire, au moment où elle le voulait, quand elle le voulait. On est certain que le retour du président Salah Bouda aux affaires du football et le choix de M.Yahia Aktouf (ex-dirigeant des catégories des jeunes) pour le seconder ont contribué au succès de l'entraîneur. Ils lui ont donné le feu vert sur tout le volet technique, choix du recrutement, des libérations et aussi les pleins pouvoirs sur tous les joueurs. «Les deux hommes se sont occupés du volet financier et administratif et ont juste exigé le maintien de l'équipe en division1. A toutes les demandes de l'entraîneur, Bouda et Aktouf ont répondu présent, libérant ainsi Iaïche des contraintes avec les joueurs, comme par exemple, les primes ou les cas d'indiscipline. En fait, des problèmes qui empêchent tout entraîneur de travailler dans la sérénité». nous a confié un dirigeant, ajoutant que «Iaïche a fait un travail technique sérieux, évitant d'être du côté des joueurs ou de celui des dirigeants. Ses compétences de formateur et non de mercenaire ont, tout de suite, eu de l'effet sur le rendement de l'équipe qui a enchaîné les succès avec six matchs sans défaite en championnat. Il a bien pris en main l'ensemble des joueurs et a imposé une discipline au sein du groupe». Même Mani, enfant du club, pourtant expérimenté et titulaire indiscutable au départ, a perdu sa place au profit de jeunes comme Bitam, Zazoua, Hachoud, Bakha et Rouane que le coach a lancé dans le bain. Le CABBA, en ce début de reprise du championnat, est un amalgame de jeunes et d'anciens joueurs où trône, du haut de ses 36 ans, le gardien Merouane Kial. Pour le président Salah Bouda, «le CABBA est un groupe de joueurs disciplinés, qui respectent et écoutent leur entraîneur. Celui-ci a raison, avec la réussite que connaît l'équipe, de demander que ses éléments soient récompensés. C'est naturel et même justifié, mais il n'a jamais imposé aux dirigeants une limite financière. Il a, toujours laissé l'initiative au comité directeur d'apprécier, à leur juste valeur, les victoires. Jusqu'à présent, nous avons réussi à contenter nos joueurs. J'espère que ce travail technique et de formation de l'entraîneur donnera des idées à certains joueurs qui devront se dire qu'ils ont de la chance d'avoir un tel coach».Si certains clubs se vantent d'avoir dépensé une dizaine de milliards de centimes pour le recrutement, le président Salah Bouda est catégorique en ce qui concerne le CABBA. Les sommes dépensées par ce club, toutes charges comprises, n'ont pas encore atteint les 9 milliards de centimes dont 70% ont été payés par les deux hommes forts du CABBA. «Nous avons maintenant une équipe. Bien que les caisses du club soient vides, on peut parer à toute éventualité, notamment pour répondre aux revendications des joueurs. Aujourd'hui, le CABBA est parmi les premiers alors que nous lui avions juste tracé comme objectif, au début de la saison, le maintien.» Cependant, le président du CABBA cache mal son jeu. Il vient d'octroyer une prime conséquente à ses joueurs pour la qualification du club bordjien aux quarts de finale de la Coupe d'Algérie. L'équipe dont il a été six fois président (depuis les années 70) et assuré son accession historique en 1998, n'a aucun titre national. Il sait que le CABBA a pris son envol. Il compte énormément sur le staff technique dirigé par Abdelkader Iaïche pour accrocher quelque chose cette saison.