Qu'adviendra-t-il de tous les autres dossiers de la commune qui sont gelés? Tout porte à croire que le problème financier auquel le CR Belouizdad se heurte en ce moment, sera réglé aujourd'hui. Comme tout le monde le sait, ce club se plaint du fait que l'APC de Belouizdad ne lui verse plus l'argent des recettes des matchs qu'il dispute au stade du 20-Août. Il devrait être doublement en colère puisque la même APC ne lui a pas versé la subvention annuelle à laquelle il a droit et qui s'élève à quelque 750 millions de centimes. Il n'est pas le seul dans ce cas puisque 17 autres associations sportives, 12 associations culturelles et 4 associations caritatives n'ont pas, elles aussi, reçu leur subvention. Cette histoire a été tellement médiatisée, surtout celle du CRB, que le wali délégué de Hussein Dey (l'APC de Belouizdad est sous sa responsabilité administrative), a décidé de réunir aujourd'hui, à 11h00, le directeur de l'administration générale de la wilaya déléguée, le DJS d'Alger ainsi que les responsables de l'APC de Belouizdad avec pour ordre du jour la répartition des subventions annuelles aux associations de la commune. Il nous semble peu probable que le représentant de l'Etat ne parvienne pas à trouver une issue à une histoire qui n'a que trop duré. Une histoire liée à une mésentente entre les élus de l'APC de Belouizdad et pour laquelle les associations, dont le CRB, ont eu le rôle du dindon de la farce. De quoi s'agit-il exactement? Tout simplement d'un différend qui a amené 10 des 15 élus du conseil communal à retirer, en date du 28 mai 2008, leur confiance à leur président. Forts de ce retrait de confiance, ces 10 «dissidents» empêchent le président de l'APC d'expédier les affaires courantes, notamment le versement des fameuses recettes et subventions annuelles. «Nous savons qu'il y a action de blocage mais elle ne vient pas de nous, nous a dit l'un de ses opposants, en l'occurrence Bahloul Seddik, qui se trouve être l'un des anciens vice-présidents du CRB. C'est une question de principe et de droit. Nous sommes 10 à avoir retiré notre confiance à ce président d'APC. Il doit démissionner de son poste car nous avons le Code communal avec nous, lequel Code en son article 55 dit que les 2/3 des membres du Conseil peuvent provoquer une réunion extraordinaire pour retirer leur confiance à leur président.» Seddik Bahloul nous indique que le parti du FLN dont est issu le président de l'APC et le wali d'Alger sont au courant de ce qui se passe à Belouizdad mais il n'y a rien eu de leur côté. «Nous restons, alors, dans notre position à savoir que le président doit démissionner.» De son côté, le président de l'APC, M'hamed Aggoun, semble très serein et voit, bien sûr, les choses autrement. «Il est vrai que ces gens ont voté pour un retrait de confiance mais la loi dit que pour que celui-ci soit retenu il faut le motiver, nous a-t-il déclaré. Or, il n'y a aucun motif valable sinon comment expliquer que le wali ne m'ait pas obligé à partir? Cela fait huit mois, tout de même, que le retrait de confiance a été fait.» S'agissant des problèmes du CRB, il se dit très peiné par ce qui arrive. «Mais ce n'est pas de ma faute et les responsables du Chabab le savent. Du reste, j'ai essayé de débloquer la situation le 30 décembre dernier en réunissant le conseil communal avec les dissidents et les responsables des associations. Malheureusement, ce jour-là, il n'y a eu que trois présidents de petits clubs à avoir répondu présent. J'espère que la réunion de ce mercredi avec le wali délégué aboutira à une issue qui contente tout le monde car je sais combien les clubs ont besoin de cet argent.» Le plus regrettable dans cette affaire est que l'Etat ait laissé une des plus grandes APC de la capitale dans une situation de blocage durant plus de huit mois. Même le FLN, parti du président de l'APC, majoritaire dans cette commune, a joué à l'autruche. Il a fallu que le CRB, club populaire, fasse du boucan pour qu'on daigne s'intéresser aux associations sportives. Le problème de celles-ci va, peut-être, être réglé mais «quid» des autres affaires en suspens et certainement plus importantes que celles des recettes et subventions des associations sportives? N'aurait-il pas été plus sage de réunir tout ce beau monde autour d'une table pour trouver une issue qui satisfasse tout le monde dans le seul intérêt de la commune de Belouizdad et de sa population?