Les victimes ne sont pas près d'oublier le cauchemar. Les campus algériens, notamment ceux d'Oran, continuent à sombrer dans le chaos. La tutelle est, semble-t-il, plus que décidée à prendre les choses en main. Ainsi, le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique dépêchera, dans les prochains jours à Oran, une commission d'enquête. Cette dernière passera au peigne fin la gestion de toutes les cités universitaires. Aussi, ladite commission axera son enquête sur les règles d'hygiène qui règnent au niveau des campus. L'information a, en un court laps de temps, fait le tour d'Oran. Les plus futés entament déjà les quelques travaux en trompe-l'oeil en vue de séduire les membres de ladite commission. L'intoxication, jusque-là inexpliquée, qui a sévi dernièrement à la cité du 19-Mai 1956 aura été la raison principale ayant motivé la tutelle à prendre les mesures qui s'imposent. Les raisons, qui ont causé l'intoxication d'au moins 200 filles n'ont pas encore été révélées alors que les victimes ne sont pas près d'oublier le cauchemar. Un cauchemar qui a duré trois jours consécutifs, d'une part. D'autre part, la gestion de la cité est de plus en plus controversée. D'un commun accord, toutes les organisations estudiantines sont unanimes pour dénoncer le niveau atteint en matière de dégradation des services offerts au campus. Alors que les gestionnaires se lavent les mains, plusieurs d'entre eux ont été, à maintes reprises mis à l'index et accusés de mauvaise gestion. Sur un autre plan, l'ex-cité universitaire appelée Cumo, est à l'origine d'un véritable bras de fer qui oppose la Sonelgaz à la direction des oeuvres universitaires d'Oran. La Sonelgaz revendique son dû estimé à plus de deux milliards de centimes: factures de consommation d'énergie non honorées. La Sonelgaz aurait désigné un huissier de justice pour procéder au recouvrement de son dû. Un véritable problème y est sous-jacent, il semblerait que la tutelle aurait chargé les responsables des oeuvres universitaires de libérer la cité. Hormis des employés orientés vers la cité de Maraval; la cité en question est toujours en activité pour des raisons restées inexpliquées à ce jour. Du laisser-aller aux actes de sabotage, l'université continue de naviguer à vue avec au moins 800 millions de centimes, montant du matériel et des équipements qui y ont été volés dernièrement. Une enquête judiciaire a été ouverte par le tribunal d'Es Senia. Jusque-là, au moins seize agents et cadres exerçant à l'université d'Oran auraient été convoqués.