Dépourvues du minimum de commodités, les salles de cours sont de véritables enclos loin de refléter l'université des temps actuels. À l'aube du troisième millénaire, les campus algériens continuent de fonctionner au rythme de la médiocrité dans la gestion et de la bureaucratie. Tel est le constat établi par les professeurs et enseignants des universités de l'Oranie qui se sont regroupés en fin de semaine pour débattre de la réélection des instances locales de l'union générale des travailleurs algériens. Apparemment, rien ne va plus au niveau du campus. Les universitaires ne semblent pas près de passer sous silence la galère qu'ils mènent au quotidien. Les conditions socioprofessionnelles ont été au centre des interventions. Les participants sont plus que décidés à soumettre leurs déboires à la tutelle. «L'université doit donner son image réelle conforme aux centres de savoir et non comme lieu d'imperfections et caractérisée par une médiocrité inouïe» ont-ils regretté. Ainsi, les professeurs et enseignants des universités de l'Oranie murés dans un long silence, sortent de leur réserve. En dénonçant les conditions de travail, extrêmement dégradées, les participants sont en passe de mettre en place un dispositif leur permettant de porter haut leurs revendications en attendant le parachèvement des réformes entamées. Cette rencontre a été une véritable tribune au cours de laquelle les professeurs et enseignants de l'Oranie ont tenu un sévère réquisitoire contre les autorités censées prendre en charge, en urgence, et de manière prioritaire, leurs conditions de travail en perpétuelle dégradation. Ils n'y sont pas allés avec le dos de la cuillère pour dénoncer l'état des lieux actuel des classes et des amphithéâtres jugés dépassés et ne répondant plus aux normes de l'enseignement supérieur moderne. Dépourvues du minimum de commodités, ces salles dont l'âge avoisine quarante ans, sont, selon les intervenants, de véritables enclos loin de refléter l'université des temps actuels. Il n'est un secret pour personne que les campus algériens, notamment ceux de l'ouest du pays, souffrent de tous les maux. Les infrastructures universitaires d'Oran sont dans un état de délabrement avancé. Les salles de cours ne sont même plus dotées d'électricité et de chauffage. La tutelle est mise devant ses responsabilités, soulignent les enseignants. Son intervention urgente est plus que nécessaire. La bureaucratie est omniprésente. Une réunion devant regrouper les responsables des universités et les représentants syndicaux de la région ouest du pays est attendue dans les plus brefs délais. L'ordre du jour sera consacré, essentiellement, à l'étude des problèmes socioéconomiques et l'amélioration des conditions de vie et de travail au sein des campus. Dans le cas d'un mutisme de la tutelle, des actions d'envergure ne sont pas écartées, ont menacé les professeurs.