Les spécialistes estiment que l'implication des banques est plus que nécessaire dans le financement de ce genre de projet, porteur et créateur de richesse. Le délai de souscription à l'emprunt obligataire pour Alger-Médina a expiré. La Commission d'organisation et de surveillance des opérations de Bourse (Cosob), suite à une demande formulée par le Groupe Dahli, promoteur du projet, a prorogé les délais de cet emprunt de 15 jours. Sans donner aucun chiffre à propos des obligations vendues, ni même un pourcentage des titres vendus, Abdelouahab Rahim, le président-directeur général, affiche, comme à son habitude, son optimisme quant à la réussite de l'opération. «Nous allons vers un succès, mais il faut attendre encore 2 semaines pour le confirmer, mais grosso modo, nous sommes satisfaits», a-t-il affirmé, lors d'un point de presse tenu à la Tour Business Center à Alger. Afin de promouvoir le mégaprojet Alger-Medina, le Groupe Dahli a sillonné les principales grandes villes d'Algérie, à savoir Alger, Annaba, Sétif, Béjaïa et Constantine. «C'est pour offrir une occasion aux Algériens de faire fructifier leur argent endormi», précise M.Rahim. «La campagne de publicité devrait faire marcher les choses comme sur des roulettes», soulève une journaliste. Le Groupe Dahli, selon son patron, est victime de la mauvaise réputation qu'ont d'autres entreprises privées en Algérie, pourtant «le climat des affaires et les garanties ne sont pas les mêmes», souligne M.Rahim. Sur le climat des affaires en général en Algérie, l'orateur n'a pas manqué de souligner les difficultés auxquelles sont confrontées les entreprises. En ce qui concerne la mobilisation de l'épargne, c'est la frilosité des banques qui a été mise en cause par les intervenants. M.Rahim a affirmé qu'«il est temps de sortir de cette léthargie afin que les banques algériennes puissent financer l'économie». Lachemi Siagh, le directeur général du cabinet conseil en ingénierie financière Stratégique Finance, avait déjà, identifié d'autres écueils à l'investissement. Il a cité la faiblesse du marché des capitaux, à l'instar de la Bourse et des sociétés de leasing. M.Siagh avait également souligné que 90% des ressources financières du pays sont détenus par la compagnie nationale Sonatrach, le Trésor public et les banques publiques. Ce qui a conduit à une forte concentration financière. Justement, à ce propos, les intervenants ont abordé le sujet avec d'autres systèmes financiers et bancaires pour le financement de ce projet, sachant que les banques présentent une surliquidité depuis 2004. Par ailleurs, selon le dernier rapport de l'Association des banques et des établissements financiers (Abef), le portefeuille actuel des banques exerçant sur la place financière, pèse près de 2400 milliards de dinars. En dépit de la hausse de financement des projets en Algérie, estimée à 14% en 2008, il existe une surliquidité dans les banques à cause des limites de l'économie nationale. Les spécialistes du monde financier, présents sur place, estiment que l'implication des banques est plus que nécessaire dans le financement de ce genre de projets, porteurs et créateurs de richesse, «il est un devoir». Dans le cas où le groupe n'aurait pas atteint son objectif d'emprunt, que fera M.Rahim? Fera-t-il appel au financement étranger? «Le projet AlgerMedina est un projet qu'on va réaliser, c'est une certitude. Dans le cas où l'opération n' atteindrait pas globalement son objectif (8,3 milliards de DA), nous allons déployer notre fonds et prendre certainement plus de temps pour la réalisation», précise M.Rahim. Quant à l'implication des moyens financiers étrangers, l'intervenant écarte cette éventualité. «Le président de la République et le Premier ministre insistent sur la promotion de l'investissement national, et ce projet doit être algérien», a-t-il souligné. Pour soutenir ce qu'il a annoncé, M.Rahim annonce l'ouverture de l'hyper centre commercial pour après le Ramadhan 2009, c'est-à-dire au mois d'octobre prochain. Le Groupe Dahli, rappelle-t-on, a lancé le 11 janvier dernier un emprunt obligataire grand public pour lever un montant de 8,3 milliards de DA, destiné au financement d'une partie du projet immobilier Alger-Medina (Pins maritimes). D'une durée de sept (7) ans, ces obligations sont assorties d'un taux d'intérêt progressif annuellement démarrant à 4% la première année pour atteindre 6,75% en 2015.