«Je parie que les couches sociales sont très attentives au discours du parti», a affirmé le président du Mouvement de la société pour la paix. Le MSP fait dans la démonstration de force. S'appuyant sur le courant islamiste auquel il appartient, le parti tente de déployer ses ailes. «Le courant islamiste est le seul à pouvoir mobiliser les couches sociales et convaincre les abstentionnistes par son discours politique»,a affirmé hier, avec assurance, Bouguerra Soltani, sur les ondes de la Chaîne I. Ce n'est pas la première fois qu'il se démarque de ses alliés de la coalition. Seulement, cette fois-ci, M.Soltani a poussé le bouchon plus loin en s'affirmant comme le leader de la mouvance islamique et reléguant ainsi ses alliés du RND et du FLN au second rang. «Je parie que les couches sociales sont très attentives au discours du parti», prenant ainsi les auditeurs pour témoins. Illusion ou utopie. «Vous n'avez qu'a suivre les sorties de MM.Belkhadem, Ouyahia, Soltani pour le constater», a-t-il clairement signifié. Confiant en son potentiel électoral et ses capacités à mobiliser la mouvance islamiste, M.Soltani promet de drainer plus de foules que ses partenaires de l'Alliance présidentielle. Ayant senti le vent tourné, évincé du staff de campagne du président-candidat, le MSP a du mal à avaler la pilule. Aussi use-t-il de tous les subterfuges pour se replacer, à tout prix, et à avoir une place au centre de commande. Le président du parti ne rate aucune occasion pour montrer de quoi il est capable et de remettre sur selle son concept de partenariat politique. Du fait qu'il n'a pas été chargé de la moindre mission, Bouguera Soltani fait une offre de services. Il se propose de faire la promotion du président-candidat durant la campagne électorale. «Nous sommes prêts à présenter le bilan du Président et de convaincre ceux qui doutent des résultats réalisés», a-t-il déclaré, lors de son passage au forum de l'Entv. M.Soltani ne se lasse pas de réitérer sa pleine disposition à chauffer la campagne. Il a transmis le même message à l'adresse de ses deux alliés lors de la dernière réunion de l'Alliance présidentielle tenue mardi dernier au siège du FLN. Ces appels multipliés expliquent tout le malaise qui prévaut au sein du parti de la mouvance islamiste. Pour sauver la face, Bougerra Soltani attribue ce malaise aux alliances contractées au niveau des collectivités locales. «Je ne suis pas satisfait des communes mixtes», a martelé le ministre d'Etat sans porte-feuille en affirmant que plusieurs communes sont bloquées à causes des calculs politiques des uns et des autres. «Il faut mettre absolument fin à cette situation». Et de revenir sur la nécessité de réviser le Code communal pour exiger la gestion de l'APC au parti majoritaire. Pour lui, les communes doivent se défaire des couleurs politiques et se consacrer uniquement au service des citoyens. Parlant toujours des collectivités locales, l'invité de la Radio nationale a mis l'accent sur l'urgence de débattre les Codes communal et de wilaya durant la session parlementaire de printemps. Prenant la défense des représentants locaux, M.Soltani a trop insisté sur le renforcement des prérogatives des élus afin de leur permettre de mener à terme les projets et de répondre aux doléances des populations. Revenant sur l'idée de promouvoir l'Alliance présidentielle à un partenariat politique, M.Soltani ne lâche pas prise. «Nous avons étalé la proposition avec les autres partenaires et M.Belkhadem n'est pas contre le principe», a-t-il expliqué. Seulement, précise-t-il, comme l'avait soutenu M.Belkhadem, l'idée demande beaucoup de temps pour se concrétiser sur le terrain. Le MSP compte réitérer son offre pour la constitution d'une assise politique élargie, dans laquelle fondront toutes «les sensibilités politiques».