Le mouvement de grève est souvent animé par les secteurs de l'éducation et de la santé, deux corps qui constituent la majeure partie de la Fonction publique. La grogne sociale reprend le devant de la scène avec comme principaux acteurs les secteurs de l'éducation et de la santé. S'agissant du premier volet, une grève de 3 jours a été entamée depuis lundi. Les professeurs grévistes, affiliés au Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest, syndicat autonome) demandent «le paiement des rappels et des heures supplémentaires ainsi que la suppression des ponctions des salaires qui dure, selon eux, depuis près de 9 mois.» Les établissements touchés par le mouvement de protestation se trouvent dans les daïras de Bir Mourad Raïs, Draria, Zéralda et Chéraga. Selon un responsable de l'éducation d'Alger-Ouest, certains lycées ont suivi le mouvement de grève et d'autres l'ont suivi partiellement. Celui-ci a, par ailleurs, souligné que 2700 rappels portant indemnisations et allocations familiales ont été payés à ce jour, indiquant que ces volets sont pris en charge «au fur et à mesure». Concernant le volet de la revendication ayant trait aux oeuvres sociales, le même responsable a tenu à rappeler que cette question relève directement de la Fonction publique. De son côté, le porte-parole du Cnapest, Boudiba Messaoud a indiqué à L'Expression que cette grève a enregistré «un taux de participation de plus de 85% dans 23 lycées sur 28 à Alger-Ouest». M.Boudiba a souligné que «si le problème persiste, une grève illimitée sera probablement entamée dans les jours à venir». Pour sa part, M.Boumaraf du ministère de l'Education nationale a affirmé à L'Expression que «les problèmes posés par les enseignants grévistes sont actuellement pris en charge». La même source rassure les protestataires que «leurs droits seront bien préservés». Le deuxième volet, c'est le Syndicat des praticiens de la santé publique (Snpsp) qui renoue avec la grève. Une grève illimitée est prévue, rappelle-t-on, à partir du 24 février prochain. La décision a été prise selon le SG du syndicat, Lyès Mérabet, par le conseil national, qui a tenu une session extraordinaire le 3 février dernier. Les principales revendications de ce mouvement sont: «La promulgation du statut particulier de la profession et l'instauration d'un régime indemnitaire.» M.Mérabet a indiqué hier à L'Expression que «si le mouvement de grève est souvent alimenté par les secteurs de l'éducation et de la santé, c'est parce que ces deux corps constituent la majeure partie de la Fonction publique qui compte 1,5 million de personnes». Plus explicite, il dira: «Plus de 250.000 personnes relèvent du secteur de la santé et plus de 750.000 de l'éducation.» Il ajoutera, en outre, que l'entrevue avec un responsable du ministère de la Santé «n'a rien apporté de nouveau». Le SG du Snpsp estime que ce genre de réunions initiées par le ministère de tutelle sont purement formelles et ne règlent rien. Le Syndicat des praticiens de la santé évoque, par ailleurs, «l'anarchie» dans la gestion des établissement publics hospitaliers (EPH) et les établissements publics de santé de proximité (Epsp). Revenant au débrayage du 24 février prochain, M.Mérabet a dit qu'il ne s'agit pas là de «faire cavalier seul, nous restons disponibles à l'écoute de toutes les propositions».