Les mesures antiabstention s'intensifient. Après les opérations «porte-à-porte» ainsi que les services de la téléphonie mobile mis en place, c'est au tour des imams de jouer leur rôle. Le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Bouabdellah Ghlamallah, se met de la partie et entame sa propre campagne pour sensibiliser les imams. Il s'agit d'inciter le citoyen à participer au vote durant la prochaine élection présidentielle précisant qu'il ne s'agissait pas de politiser la mosquée mais d'accomplir un acte de citoyenneté et de civisme. «Le citoyen doit profiter pleinement de son rôle, en tant qu'élément positif en participant à l'édification et au développement du pays», a affirmé M.Ghlamallah. Il faut savoir que l'implication de la mosquée dans le politique a été très controversée. Certains observateurs politiques ont accusé le ministre d'instrumentaliser les mosquées à des fins politiques. Bouabdellah Ghlamallah a rétorqué en disant que son action vise simplement à sensibiliser le citoyen à accomplir son devoir de vote, «sans donner aucune instruction de vote pour un candidat». A l'occasion de la Journée nationale du chahid, une conférence a été organisée, hier, à Dar El Imam, et où le ministre a mis en exergue le courage de nos valeureux martyrs, morts pour que le pays soit libre et prospère. Il y a lieu de souligner que le spectre de l'abstention plane et fait peur. A cet effet, plusieurs moyens sont mis en place pour convaincre les citoyens à se rendre aux urnes. Parmi ces formules antiabstention, on trouve des mesures telles que SMS, spots publicitaires à la radio et la télévision, affiches placardées sur les murs des immeubles, ainsi que l'opération «porte-à-porte». A présent, c'est au tour des imams de jouer leur rôle dans cet événement sans pour autant tomber dans l'amalgame d'une idéologisation. Par ailleurs, la rencontre liée à la célébration de la Journée nationale du chahid rassemblant certains imams de la wilaya d'Alger et aussi des professeurs en histoire, sous la houlette du ministre, organisée, hier, à Dar El Imam, a été consacrée aux événements qui ont marqué la lutte nationale pour le recouvrement de l'Indépendance. D'autre part, il a été mis en relief le rôle des imams et éducateurs afin d'inculquer le principe du patriotisme. Dans un autre volet, le ministre des Affaires religieuses a présidé une autre conférence, sur le thème du «rapport entre le droit international humanitaire et les règles du droit islamique», avec la collaboration des membres du Comité international de la Croix-Rouge(Cicr), à Dar El Imam. Le but de cette rencontre est d'échanger et de partager les connaissances sur les principes du droit international humanitaire. Les fondements de ces règles sont relatifs aux principes de la protection des droits des civils et des biens en cas de conflit armé.