Le ministre des Affaires religieuses a lancé jeudi un appel aux imams, les instruisant de prêcher en faveur de la participation des électeurs au scrutin présidentiel d'avril 2009. “L'appel à la participation aux prochaines élections entre dans le cadre des missions et des prérogatives de la mosquée. Donc, nous estimons que les imams sont les héritiers des moudjahidine et des chouhada. La mosquée est indissociable de l'Etat algérien au même titre que les autres institutions de l'Etat. L'imam, de par sa fonction, ne représente aucun parti politique. Il ne doit à aucun moment afficher publiquement son appartenance politique. En tant que citoyen, il est libre de son choix le jour du vote.” Ce sont là des propos tenus jeudi dernier, à Sidi Bel-Abbès, par le ministre des Affaires religieuses, Bouabdellah Ghlamallah. À cet effet, le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs qui a présidé à la salle de conférences de l'Institut de formation professionnelle, une rencontre avec les cadres de son secteur et notamment les maîtres des écoles coraniques, a axé son intervention sur la “formation du bon citoyen, afin d'unifier les rangs de la nation”. À ce sujet, le ministre a exhorté les imams à “déjouer toute tentative visant à détourner les mosquées de leur rôle et d'en faire un lieu de propagande politique ou idéologique qui n'a aucune relation avec le rôle légal des établissements religieux et pédagogiques”. Dans le même, contexte, il a appelé les imams à faire preuve de vigilance vis-à-vis “des campagnes étrangères qui visent à déstabiliser l'unité des Algériens". Par ailleurs, le ministre a mis à profit cette rencontre pour rappeler le rôle important des imams et des prédicateurs lors de leurs prêches et causeries religieuses afin de “sensibiliser les fidèles autour de l'importance de la participation au prochain rendez-vous électoral, en vue de l'accomplissement de leur devoir de citoyen”. Il s'agit, a ajouté le ministre, de “convaincre les fidèles à aller voter massivement pour choisir en toute liberté, le candidat(e) qu'il considère comme le mieux placé pour consolider les acquis de la nation et contribuer efficacement au progrès et au bien-être de la nation”. C'est pourquoi, il a instruit les imams de préserver la mosquée pour “qu'elle demeure une tribune de rayonnement du savoir, de la connaissance, de la culture de la paix, de la stabilité, de la tolérance et de la solidarité”. Lors d'un point de presse animé en marge de sa visite, le ministre des Affaires religieuses a indiqué que “25% de l'argent de Sandouk Zakat seront transférés incessamment à Gaza et le transfert de l'argent s'effectuera par les canaux officiels”. En outre, il a signalé que le président de la République va procéder prochainement à la nomination du mufti de la République. En réponse à une question relative à la campagne d'évangélisation, le ministre des Affaires religieuses a assuré. “Personne ne peut christianiser les Algériens. Tout ce qui se passe, ce sont des réunions entre étudiants et autres ressortissants étrangers qui travaillent en Algérie et que nous considérons comme des professes de sectes et au même titre que pour la chiâa (chiite). Donc, tout cela n'est qu'un embrouillage politique contre l'Etat et la société algérienne. En ce qui me concerne, à aucun moment, je n'ai cru à la présence de chrétiens chez nous, ni à une quelconque opération d'évangélisation en Algérie.” Concernant le nouveau statut particulier des imams, Bouabdellah Ghlamallah a précisé que ce dernier va éclairer au mieux les imams sur l'ensemble des dispositions relatives à leurs prérogatives, leur parcours professionnel et les avantages liés à leurs salaires, surtout les conditions et le niveau de recrutement (baccalauréat et plus). Signalons enfin que le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, accompagné du wali, des élus et de l'ensemble des autorités locales, a visité le projet relatif à la construction d'une mosquée au quartier le Rocher du chef-lieu de wilaya et a inauguré une nouvelle mosquée baptisée Omar Ibn El-Khattab située à Lamtar. A. BOUSMAHA