Un roman de bonne facture toujours dans la même veine des thèmes chers à l'auteur de Silence des rives. La romancière franco-algérienne, Leïla Sebbar, vient de faire paraître aux éditions tunisiennes Elyzad un nouveau roman intitulé Mon cher fils, mis en vente et distribué récemment par les réseaux France Pollen. Un roman de bonne facture toujours dans la même veine des thèmes chers à l'auteur de Silence des rives. Mon cher fils raconte l'histoire d'un vieil homme qui rentre à Alger, après trente ans passés dans les usines de Boulogne-Billancourt, en France. Il vit seul dans une petite maison aux volets verts face à la mer. Cet homme avait sept filles et un fils. Depuis son retour en Algérie, le vieil homme cherche désespérément son fils dont il est sans nouvelles depuis longtemps. Avec l'aide de la jeune Alma, écrivaine publique à la Grande Poste, il tente de renouer avec son fils. L'ancien émigré convoque la jeune Alma pour lui dicter l'impossible lettre sans jamais y parvenir, repoussant à chaque fois la décision à plus tard. La quête ou la reconquête de cet enfant tant chéri s'avère d'une ardeur telle que seul l'amour paternel pour le rejeton peut témoigner sur les déchirures existentielles que vivent les déracinés et autres émigrés avec leurs familles. Un cri venu des tréfonds humains, d'un père et son fils, déchire la nuit sentimentale qui étend son voile sur leur relation familiale dramatique. La trame romanesque suit un fil narratif simple, avec des phrases courtes mais tranchantes, ramassées, à résonance poétique. Le lecteur qui songe d'abord au Vieil homme et la mer voit aussitôt en ce misérable et digne chibani, l'envers du combatif vieillard d'Hemingway et celui qui est familier des nombreux textes de Leïla Sebbar retrouve les thèmes du père, des immigrés, de la relation complexe entre parents et enfants, son intérêt pour les cartes postales anciennes. Leïla Sebbar écrit ici une véritable ode aux immigrés dépassés par la situation dans laquelle ils ont mis leur famille. «Les récits savamment entrecroisés s'éclairent et se répandent dans la dramatique unité de l'écrasement des personnes et de l'inutilité de leurs paroles. Surgit alors de ce discours maîtrisé, la violence extrême, en un ultime coup d'épée donné par cette écriture tranchante qui laisse le lecteur médusé devant un agencement si efficace sous une apparente simplicité», analyse le critique littéraire Dominique Renaivoson. «Mon cher fils» de Leïla Sebbar Editions Elyzad, Tunisie, 248 pages, 15 E