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Mon cher fils ou la déchirure existentielle
Dernier roman de Leïla Sebbar
Publié dans La Tribune le 22 - 04 - 2010

Correspondance particulière de Paris
Hakim Hadidi
La romancière franco-
algérienne d'expression française Leïla Sebbar vient de faire paraître aux éditions tunisiennes Elyzad un nouveau roman intitulé Mon cher fils, mis en vente et distribué récemment par les réseaux France Pollen. Un roman de bonne facture toujours dans la même veine des thèmes chers à l'auteur de Silence des rives.
Mon cher fils raconte l'histoire d'un vieil homme qui rentre à Alger, après trente années passées dans les usines de Boulogne-Billancourt, en France. Il vit seul dans une petite maison aux volets verts face à la mer.
Cet homme avait sept filles et un fils. Depuis son retour en Algérie, il cherche désespérément son fils dont il est sans nouvelles depuis longtemps.
Avec l'aide de la jeune Alma, écrivaine publique à la Grande Poste, il tente de renouer avec son fils.
L'ancien émigré convoque la jeune Alma pour lui dicter l'impossible lettre sans jamais y parvenir, repoussant à chaque fois la décision à plus tard. La quête ou la reconquête de cet enfant tant chéri s'avère d'une ardeur telle que seul l'amour paternel pour le rejeton peut témoigner des déchirures existentielles que vivent les déracinés et autres émigrés avec leurs familles. Un cri venu des tréfonds humains, d'un père et son fils, déchire la nuit sentimentale qui étend son voile sur leur relation familiale dramatique.
«Vous écrivez, ‘‘Mon cher fils''… vous savez, ça va l'étonner, une plume différente à chaque lettre, c'est possible ?'' ‘‘Oui. C'est comme vous voulez''. La jeune fille, elle s'appelle Alma, mais l'homme ne le sait pas, il l'apprend lorsqu'une amie l'interpelle de l'un des guichets de la poste, Alma dit : ‘‘Vous ne voulez pas écrire le prénom de votre fils plutôt que ‘‘Mon cher fils'' ? C'est quoi son prénom ?'' L'homme ne répond pas. Alma attend. L'homme se lève, salue Alma, il dit : ‘‘A demain.'' Le lendemain, Alma arrive». Elle va encore écrire des lettres qui iront en France, en Belgique, en Hollande, en Allemagne, en Angleterre, au Canada, aux Etats-Unis aussi, pour quelques-unes. «Des hommes et des femmes. Grands-pères et grands-mères, pères et mères, oncles et tantes, lettres à la famille, les nouvelles ordinaires, naissances, mariages, décès avec les formules habituelles, les enfants, l'école, le travail et le chômage, les Chinois sur les chantiers partout dans le pays et les fils, les cousins, les voisins, les maris… les jeunes gens et les hommes, pourquoi ils n'ont pas de travail ? Le bâtiment, les routes ? Ils ne veulent pas perdre de temps à les former ? Et les écoles professionnelles, ça n'existe pas ? Des questions toujours. Qui peut répondre ? Personne pour expliquer.
On voudrait comprendre…
Des récriminations, du ressentiment… » (p.23-24) La trame romanesque suit un fil narratif simple, avec des phrases courtes mais tranchantes, ramassées, à résonance poétique. Le lecteur qui songe d'abord au Vieil Homme et la mer voit aussitôt en ce misérable et digne chibani (vieux), l'envers du combatif vieillard d'Hemingway et celui qui est familier des nombreux textes de Leïla Sebbar retrouve les thèmes du père, des immigrés, de la relation complexe entre parents et enfants, son intérêt pour les cartes postales anciennes. Leïla Sebbar écrit ici une véritable ode aux immigrés dépassés par la situation dans laquelle ils ont mis leur famille.
«Les récits savamment entrecroisés s'éclairent et se répandent dans la dramatique unité de l'écrasement des personnes et de l'inutilité de leurs paroles. Surgit alors de ce discours maîtrisé la violence extrême, en un ultime coup d'épée donné par cette écriture tranchante qui laisse le lecteur médusé devant un agencement si efficace sous une apparente simplicité», analyse le critique littéraire Dominique Renaivoson.


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