Encourager les exportations hors hydrocarbures est l'impératif économique qui s'impose à l' Algérie. Une courbe descendante et une balance économique qui en pâtit. Alors qu'elles étaient de 6,23 milliards de dollars, en janvier 2008, les exportations algériennes en hydrocarbures ont atteint 4 milliards de dollars durant le mois de janvier dernier. Cela représente une baisse de 36%, a indiqué le Centre national de l'informatique et des statistiques (Cnis) relevant des Douanes algériennes. Cette baisse s'explique, selon les experts, par la forte chute des prix du pétrole enregistrée ces derniers mois. Depuis le mois d'août dernier, le baril de l'or noir a perdu plus de 75% de sa valeur marchande. Cette baisse a eu un impact important sur la balance commerciale de l'Algérie. En baisse de 72,03% par rapport à janvier 2008, l'excédent commercial réalisé par l'Algérie au mois de janvier dernier est d'un milliard de dollars. Les exportations ont atteint 4,07 milliards de dollars, soit une baisse de 36,40% par rapport au même mois de 2008. A l'inverse, les importations ont totalisé 3,07 milliards de dollars (+8,79%),. Cela montre, si besoin est, que l'économie algérienne reste tributaire de l'évolution des exportations en hydrocarbures. Preuve en est, les exportations hors hydrocarbures représentent seulement 2,36% du volume global des exportations, soit une valeur de 96 millions de dollars. Cela est synonyme d'une baisse de plus de 41% par rapport à la même période 2008. Les principaux produits hors hydrocarbures exportés sont constitués du groupe demi-produits, (62 millions de dollars), suivi des produits bruts avec 20 millions, des biens alimentaires (8 millions), des biens d'équipements industriels (5 millions de dollars) et des biens de consommation non alimentaires avec seulement un million de dollars. Au cours du premier mois de 2009, les principaux clients de l'Algérie étaient les Etats-Unis d'Amérique avec 987 millions de dollars, l'Italie (640 millions), la France (412 millions), l'Espagne (385 millions), et la Turquie (250 millions). Quant aux principaux fournisseurs, la première place est revenue à la France avec 562 millions de dollars, suivie de l'Italie (362 millions), l'Espagne (264 millions), la Chine (243 millions), et l'Allemagne avec 181 millions de dollars. Ces données chiffrées mettent en exergue la nécessité d'engager une dynamique économique à même d'encourager et de diversifier la production nationale. A ce titre, le secteur agroalimentaire pourrait constituer le levier d'une politique de sécurité alimentaire salvatrice. Malgré ces contre-performances pour le moins inattendues, l'économie nationale s'est retrouvée à l'abri, dans un premier temps, de cette crise internationale qui tire son origine dans la crise financière due aux subprimes, qui a pris racine aux Etats-Unis. Le système financier algérien, déconnecté du système financier international, était ainsi épargné, au contraire d'établissements bancaires de renommée internationale qui ont fait de manière spectaculaire faillite, à l'instar de la banque Lehman Brothers aux Etats-Unis. Ironie du sort, l'économie algérienne allait s'en sortir à très bon compte puisque, pour l'année 2008, elle allait enregistrer une rentrée de devises de près de 80 milliards de dollars, et ce grâce uniquement à ses exportations en hydrocarbures. Seulement, voilà, même cette manne pétrolière nous fait défaut. La baisse des exportations en hydrocarbures, de 36%, n'est pas annonciatrice de lendemains meilleurs pour l'économie nationale.