160 millions de passagers et 35 millions de tonnes de marchandises sont attendus à l'horizon 2015. «Quelque 1000 km d'anciennes voies ferrées seront remis à niveau à partir de cette année.» C'est ce qu'a annoncé samedi à Tipasa, le ministre des Transports Amar Tou. Il s'exprimait en marge du cours facultatif de formation d'auditeurs africains en matière de sécurité maritime, qui s'est ouvert samedi pour 5 jours à Tipasa (est d'Alger). Ce cours regroupe les représentants de 10 pays africains. Les 1000 km de voies ferrées, jusque-là inutilisées, ont déjà fait l'objet d'un recensement à travers tout le territoire national, a précisé le ministre. Il a cité d'anciens tronçons de chemins de fer tels ceux reliant Chlef à Ténès, Bouira -Sour El Ghozlane, Khenchela-Aïn Beïda, Khroub-Guelma, Relizane-Mostaganem, Sétif-El Oued, Zéralda -Cherchell, entre autres, qui seront repris dans le cadre de cette opération inscrite dans le plan quinquennal 2005/2009. En effet, la Sntf (Société nationale des transports ferroviaires) s'est engagée dans une opération de modernisation du secteur. Le programme d'envergure qui lui est dévolu permettra de réhabiliter le rail et d'améliorer les conditions de transport des usagers. En plus de cette opération de réhabilitation des anciennes voies ferrées, le ministre a rappelé qu'un programme de réalisation, de rénovation et de modernisation du réseau existant, est en cours. Il faut dire que le rôle de «locomotive» de l'économie nationale, revient en partie et sans jeu de mots, à la Sntf, vu que le rail transporte la majeure partie, près de 90%, de la marchandise véhiculée par voie terrestre. Les statistiques prévoient qu'un volume de 35 millions de tonnes de marchandises sera transporté en 2015, et que quelque 160 millions de voyageurs solliciteraient le rail en 2025. D'où l'importance de ce mode de transport dont environ 40% environ du parc roulant est immobilisé actuellement. Ceci explique la faible productivité de ce vecteur de transport par rapport à certains pays voisins. La Sntf dégagera environ 1,5 milliard de dinars, pour la deuxième phase de réhabilitation des voitures qui a débuté l'an dernier et qui doit s'étaler jusqu'en 2010. Le rail retrouvera-t-il pour autant sa vocation originelle? C'est à le croire grâce aux mesures prises dans le cadre du programme quinquennal 2005/2009. Il s'intègre, en effet, parfaitement dans l'environnement et joue un rôle indiscutable dans l'aménagement du territoire et le désenclavement des zones déshéritées. Ainsi, près de douze milliards de dinars sont consacrés pour rattraper quelque peu le retard accusé par ce secteur devenu, par endroits, obsolète jusqu'à enregistrer près de 400 déraillements par an selon la presse. La modernisation de la voie ferrée, c'est aussi l'électrification prévue à l'horizon 2025. Elle concerne, en outre, l'aménagement, la modernisation et la reconstruction des 22 gares principales disséminées à travers le pays, comme sont également programmés le renouvellement et le renforcement des ouvrages d'art, 184 ponts, et de 14 tunnels, ainsi que la protection et l'assainissement des plates-formes d'accès aux voitures.