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Une clôture émouvante
COLLOQUE SUR LA CHANSON REVOLUTIONNAIRE EN HOMMAGE À FARID ALI
Publié dans L'Expression le 22 - 02 - 2009

C'est à partir de tous ces parcours originaux que vont se former aujourd'hui les acteurs d'une nation qui prendront en charge d'autres hommes et femmes.
Le colloque sur la chanson révolutionnaire en hommage au défunt Farid Ali, illustre voix mise au service de la cause de la Libération nationale a pris fin jeudi dernier à la grande salle de la Maison de la culture Mouloud-Mammeri en présence d'éminentes personnalités, d'amis artistes et de parents de Farid Ali ainsi que de grandes figures de la chanson algérienne, en l'occurrence Aït Menguelet, Kamel Hamadi et Oukil Amar. Les présents ont tenu à porter des témoignages vivants sur l'homme que l'on considère aujourd'hui comme la voix de la Révolution algérienne. Pour sa part, Mustapha Sahnoun qui n'est autre que le compositeur de l'immortelle chanson A yemma azizen u retsru interprétée par Farid Ali, a fait voyager les présents dans la grande salle qui s'est avérée trop exiguë pour contenir la grande foule qui voulait gratifier ce grand homme à sa manière, par un autre témoignage avec son orchestre qui faisait partie de la troupe artistique du FLN. A son tour, la chorale Abzim avec ses productions de haute facture a également ébloui l'assistance.
L'orchestre de Mouh Akli Waza n'a pas tardé à faire son apparition sur scène, en interprétant les différentes chansons de Farid Ali. Cette manifestation qui coïncide avec la Journée nationale du chahid (18 février), a été initiée par le Comité des activités culturelles et artistiques de la wilaya en collaboration avec MAS production, sous le patronage de la ministre de la Culture et sous l'égide du wali de Tizi Ouzou, a pour but de conter l'histoire aux nouvelles générations. Car, c'est à partir de tous ces parcours originaux que vont se former aujourd'hui les acteurs d'une nation qui réussiront à former d'autres hommes et femmes dotés de repères acquis de génération en génération. A cet effet, les organisateurs ont prévu, tout au long de l'événement, une exposition au niveau du hall de la Maison de la culture Mouloud-Mameri, une table ronde sur l'oeuvre et le parcours de l'artiste, animée par des membres de la troupe artistique du FLN (1958-1962).
De son vrai nom Khellifi Ali, Farid Ali est né le 19 janvier 1919 au village d'Ikhelfounène, dans la commune des Ath Smaïl, à une quarantaine de kilomètres au sud de Tizi Ouzou. Après l'obtention d'un certificat d'études primaires, il quitta son village en 1935 pour s'installer à Alger où il exerça le métier de cordonnier à la rue Randon dans la Casbah.
En 1937, il prit le chemin de l'exil, en France, où il fut gagné aux idées nationalistes au contact d'autres artistes, qui venaient dans son café à Boulogne pour chanter leur amour et leur nostalgie du pays. Etroitement surveillé pour ses activités en faveur du PPA/Mtld, il dut regagner le pays en 1951, suite à un attentat contre Radio-France, et rencontra parmi les militants de la cause nationale qu'il a côtoyés, Krim Belkacem, au village d'Ikaouanène, à Ath Smaïl. Incarcéré en 1956 à Draâ El Mizan, il s'engagea dans la lutte de Libération nationale, dès sa libération en 1957, avant de rejoindre en 1958, sur conseil de Krim Belkacem, la troupe artistique du FLN, avec laquelle il sillonnera plusieurs pays dont la Tunisie, la Yougoslavie et la Chine, où il mit sa voix au service de la cause nationale.
A l'Indépendance, il rentra au pays et s'investit dans l'art, qu'il abandonna très vite, car déçu par l'orientation vers le genre variétés que prenait alors la chanson, qu'il considérait comme démobilisateur.
Après un séjour de 4 ans en France, il revint en 1970, au pays où il se consacra à une émission intitulée «Chanteurs de demain» produite par la Chaîne II de la Radio nationale, avant de retourner en France en 1977. Gravement malade, il rentra définitivement au pays en 1978, où il mourut à l'âge de 62 ans à l'hôpital de Boghni. Il a légué une vingtaine de chansons, dont l'immortelle et pathétique litanie A Yemma azizene u retstru (ô mère, ne pleure pas), un véritable cri de guerre arraché d'une âme toute dévouée pour la liberté de la patrie, dont l'écho avait retenti au-delà des frontières nationales. Si les parcours spécifiques à chaque époque appellent des réponses renouvelées et adaptées, il n'en est pas moins vrai qu'il est souhaitable de s'inspirer de leurs sacrifices afin que les mentalités du passé puissent aborder et résoudre les difficultés d'aujourd'hui.


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