Qui gère les centaines de mosquées qui échappent au contrôle de l'Etat ? Une question aussi sensible que délicate qui cherche, bien évidemment, une réponse, mais surtout pas administrative. Pourtant dans son intervention, M.Ghallamallah, ministre des Affaires religieuses, en réponse à la question orale du député Mohamed Chohra n'a pas échappé au discours typiquement administratif qui a déçu ceux qui étaient à l'hémicycle de Zighoud-Youcef jeudi. «Il ne se passe pas un jour sans que je signe un agrément pour une mosquée», a-t-il déclaré. Le ministre va tout simplement avouer que, face à la construction massive des mosquées partout sur le territoire national, le ministère ne dispose plus de poste budgétaire pour les imams encadrant tous ces lieux de culte. Cela semble comme une justification logique aux craintes de voir les mosquées déviées de leur rôle et basculer vers les gaucheries de la politique. Dans certains quartiers, l'on peut trouver deux mosquées mitoyennes. Sensibilités politiques obligent. Le ministre a toutefois affirmé sa volonté de résoudre ce problème d'autant qu'à l'approche des prochains rendez-vous électoraux, l'exploitation des mosquées hors contrôle pourrait s'amplifier. Il a donc souligné la nécessité de doter les mosquées de cadres compétents et responsables. «Le rôle des mosquées est de prêcher la bonne parole et d'enseigner les bases de la religion», a-t-il déclaré. Dans ce même contexte, M.Ghallamallah a affirmé que le problème du déficit dans l'encadrement des mosquées ne peut-être résolu qu'avec la disponibilité de postes budgétaires pour le recrutement d'imams. Le ministre a souligné l'existence de postes vacants dans différentes wilayas qui nécessitent des imams désirant rejoindre ces wilayas. L'Algérie dispose de plus de 15.000 mosquées, dont plusieurs centaines ne trouvent pas d'imams. Ce qui a donné naissance à des pratiques qui échappent aux contrôles et qui, par l'expérience, ont eu des conséquences très graves. Le ministre a indiqué sur ce point qu'il a utilisé tous les moyens pour venir à bout de cet embarras. «Nous avons même eu recours au recrutement d'imams contractuels», a-t-il affirmé. Tout en mettant en garde contre l'utilisation des mosquées à des fins politiques, il a souligné la nécessité d'organiser les comités en charge de préserver les mosquées en comités de wilayas en programmant des cycles de recyclages pour les imams, à l'intérieur et à l'extérieur du pays. Dans ce cadre, il a rappelé les accords conclus avec la mosquée d'El-Azhar en Egypte pour améliorer le niveau des imams. En attendant les chiffres, restent alarmants et nécessitent des mesures d'urgence, car on chuchote, ici et là, que plus de 1000 mosquées se trouvent hors la loi au et seuil de la Fitna.