Alors que le sang du dernier attentat commis à Chakfa ayant coûté la vie au chef de secteur de Jijel, jeudi dernier, n'a pas encore séché, les terroristes du Gspc récidivent par un attentat meurtrier. Le bilan a été lourd selon des sources sécuritaires: 12 morts et des dizaines de blessés parmi les forces de sécurité lors de cet attentat commis, dans la soirée d'avant-hier, à Oued Zaguar une localité de Aïn Kachra dans la wilaya de Skikda. Figuraient parmi les morts, le lieutenant-colonel Rahmouni Mohamed âgé de 47 ans, le chef du détachement de la garde-communale de Boulbeloute, un militaire et 8 policiers de la Bmpj. Il n'était pas encore 20 heures, quand une bombe explose au passage d'une patrouille de police au lieudit Oued Zaguar. Usant d'armes automatiques, la horde sauvage embusquée dans les bois longeant l'axe routier, ouvre le feu sur les éléments de la police (Bmpj) qui seront tous assassinés. Une fois leur forfait accompli, les terroristes ne se contenteront pas d'emporter les armes des martyrs mais procèderont à les déposséder de leurs habits. Aussitôt alertées, les forces de l'ANP arrivent en renfort en se déplaçant notamment par hélicoptère sur les lieux. Une seconde bombe explose à Boulbelout avant l'arrivée même du convoi militaire au lieu où s'est déroulé le carnage. C'est le chef du sous-secteur qui y laissera sa vie, alors que 13 autres militaires seront grièvement blessés, la vie de plusieurs d'entre eux est en danger. Les victimes ont été transportées à l'hôpital militaire de Didouche Mourad de Constantine. La ville de Skikda n'avait pas connu une telle violence depuis 2006. Année à laquelle on avait dénombré le décès de 15 personnes dont 9 membres de la garde communale, lors d'un faux barrage dressé non loin de la daïra de Collo, à Aïn Kachra. L'attentat de ce dimanche soir, si ce n'était la riposte courageuse des militaires malgré leurs blessures, le bilan aurait été encore plus lourd. On croit savoir que plusieurs terroristes ont été abattus. En effet, des sources sécuritaires ont confirmé hier, qu'au moins quatre terroristes ont été abattus, lors de l'accrochage survenu juste après cet attentat à Boulbelout. L'accrochage a eu lieu à la suite de l'attentat à la bombe ayant ciblé le convoi militaire dépêché en renfort dans la région. Les corps des terroristes, subissent actuellement des analyses ADN en vue de déterminer leur identité. En l'espace de quelques jours les régions de Jijel et Skikda ont été secouées par quatre attentats, alors que 48 heures avant, Tizi Ouzou et Boumerdès ont été marquées par deux attentats kamikazes. Le dernier perpétré à Zemmouri dans la wilaya de Boumerdès ayant coûté la vie à 8 citoyens alors que 19 autres ont été blessés dont un gendarme. Cette série d'attentats aura coûté la vie à plus d'une centaine de personnes parmi lesquelles des éléments des forces de sécurité alors que plus de 500 ont été blessées. En revanche 92 terroristes ont été mis hors d'état de nuire dont 19 en deux semaines dans la région de Tizi Ouzou. Avec de pareils attentats et une pareil intensité, la paix à l'est en général et à Skikda en particulier, ne sera pas de si tôt. Des sources très au fait du traitement sécuritaire ont enregistré un fait notable ces derniers jours: le groupe auteur des derniers attentats à l'est du pays bénéficie d'une grande complicité. Pour avoir pu réaliser un tel carnage, les auteurs du lâche attentat a, à son profit, un important réseau de soutien logistique. A la première lecture de la situation, les mêmes sources avancent qu'il s'agirait du même groupe ayant été derrière les attentats perpétrés depuis le mois de février à Jijel. Les maquis de Skikda font jonction avec ceux de Jijel. L'autre fait notable relevé par les services de sécurité, est que les terroristes usent, depuis l'attaque contre le général Tafer en mars dernier, de la même tactique pour accomplir leur forfait. Après la promulgation de la loi portant sur la Charte et la Réconciliation nationale, la région ne comptait plus qu'une trentaine de terroristes qui se sont constitués en une organisation appelée le groupe des salafistes libres (GSL). Ce Groupe rassemblait des résidus du Gspc hostiles à la Réconciliation nationale. Il s'est formé essentiellement après la loi de la Concorde civile et ne manquera pas d'exécuter des éléments ayant choisi de déposer les armes. Acculé, notamment, après la reddition de dizaines de terroristes, ce groupe sera renforcé après l'allégeance du Gspc à Al Qaîda en septembre 2006. Des anciens de l'AIS rejoindront ce mouvement et, au fil des jours, la région sera, selon toute vraisemblance réinvestie par les pseudo-djihadistes. La récente restructuration du Gspc, sous les commandes du tristement célèbre Abdelmalek Droukdel alias Abou Mossaab Abd el Ouadoud, visait à reprendre sous sa coupe, le contrôle des maquis de l'Est. Ces mesures ont, entre autres, permis un nouveau découpage dans la cartographie, terroriste. La zone III comprend Jijel, Skikda, Mila, Sétif, Constantine, Oum El Bouaghi, Batna, Khenchela et Tébessa. Elle est sous la coupe du terroriste Souane. Celui-ci est à la tête de plus de 400 terroristes, scindés en plusieurs sériats. Y compris la zone III, le Gspc sévit au niveau de la zone II dont les éléments sont estimés à des centaines d'éléments. Activant sous la coupe de Abou Tourab, ces terroristes agissent à Tizi-Ouzou à Boumerdès et à Bouira et à un degré moindre à Béjaïa, M'Sila et Djelfa. Les terroristes sont également répartis en petits groupes de 15 à 30 éléments et travaillent de concert. Les maquis des zones II et III enregistrent une activité perceptible des terroristes. Louisa Hanoun avait, lors d'une intervention, déclaré que cette série d'attentats est une réponse des mafieux, politico-financiers aux nouvelles mesures entreprises par l'Etat qui compte donner un coup de balai dans le secteur de l'économie. Par ces propos, Mme Hanoune situe des complicités, des barons impliqués dans le trafic de drogue, du sable, des armes, du liège et les crimes organisés des contrebandiers.