«Ce nouveau dispositif sera ainsi en mesure de financer sur le moyen terme des investissements majeurs pouvant atteindre un total de 1000 milliards de dinars», a déclaré le chef de l'Etat. Dans la visite qui l'a mené à Oran, le Président Abdelaziz Bouteflika a annoncé, mardi à Arzew, près d'Oran, la création d'ici fin février d'un Fonds national d'investissement qui sera doté d'un capital de 1,5 milliard d'euros pour financer des projets locaux. «Ce fonds, qui s'appuiera sur une réorganisation de la Banque algérienne de développement, sera doté par l'Etat d'un capital de 150 milliards de dinars (1,5 milliard d'euros). Ce nouveau dispositif sera ainsi en mesure de financer, sur le moyen terme, des investissements majeurs pouvant atteindre un total de 1000 milliards de dinars» (10 milliards d'euros), a déclaré M.Bouteflika. Il y a quelques mois, le ministre des Finances Karim Djoudi s'est exprimé sur ce projet d'envergure. A se fier aux propos du grand argentier du pays, le Fonds de soutien à l'investissement et à l'emploi (Fsie) est le premier organisme à recourir à des ressources de financement extra-étatiques pour l'investissement. Il pourrait devenir la première institution financière du pays au vu des 4 millions de travailleurs adhérents, à l'Ugta et éventuels actionnaires au Fsie. Créé en décembre 2004, ce fonds génère un actionnariat dont les actifs peuvent être ensuite transformés en investissements, créateurs d'emploi directs et durables dans les PME et à des placements en valeurs immobilières. Une campagne de souscription a été entamée et le premier investissement sera effectué en 2010. Par ailleurs, il convient de préciser que cette création résulte de la coopération entre la Centrale syndicale et les organisations patronales résultant de la deuxième tripartite de septembre 2003. Le projet s'inspire, faut-il le préciser, de l'expérience du Fonds de solidarité (FTQ) du Québec (Canada). Son impulsion initiale a été donnée à la faveur des relations amicales existant entre l'Ugta et la Fédération des travailleurs du Québec (FTQ) qui a capitalisé 7 milliards de dollars canadiens en 1980 pour les réinvestir dans 200 entreprises. Le Président Bouteflika a également annoncé, lors de son déplacement dans la capitale de l'Ouest, un plan d'investissements publics de 150 milliards de dollars pour les cinq prochaines années, dans un discours prononcé à l'occasion du double anniversaire de la création de l'Ugta (Union générale des travailleurs algériens) et de la nationalisation des hydrocarbures. Il a estimé que les investissements engagés durant la tragédie nationale (1999-2009) ont «certes eu des retombées positives sur la croissance économique, mais n'ont pas été accompagnés d'une création de richesses ou d'activités à la hauteur des moyens mobilisés par l'Etat». D'autre part, le chef de l'Etat a indiqué que les importations de biens par l'Algérie, ont atteint près de 40 milliards de dollars en 2008, contre environ 13 milliards de dollars en 2003, alors que les importations de services sont passées de moins de 3 milliards de dollars en 2003 à près de 8 milliards de dollars l'année dernière. A ce rythme d'augmentation des importations, «les revenus des hydrocarbures, même avec un prix important du baril, seraient de plus en plus insuffisants pour préserver, à moyen terme, notre indépendance financière et garantir la continuité de notre développement», a-t-il estimé.