Confirmant la décision prise en septembre 2008, l'installation officielle du Fonds national d'investissement se fera, aujourd'hui, par le ministre des Finances, Karim Djoudi. Ce fonds, qui s'appuiera sur une réorganisation de la Banque algérienne de développement (BDL), sera doté d'un capital de 150 milliards de dinars. Ce nouveau dispositif sera en mesure de financer, sur le moyen terme, des investissements majeurs pouvant atteindre un total de 1000 milliards de dinars, par les ressources qui seront mises à sa disposition par le Trésor public ou empruntées sur le marché national des capitaux. Selon les dernières déclarations du ministre des Finances sur le sujet, cette société d'investissement va prendre des participations dans des entreprises publiques existantes ou à créer, participera à des montages financiers des projets, et participera ainsi au développement de l'économie nationale. Il est vrai que, dans le cadre de la nouvelle stratégie industrielle, l'Algérie est appelée à lancer plusieurs projets industriels d'importance, d'où la nécessité de lever des fonds consistants afin de les financer. Le développement de l'investissement dans l'appareil de production national, notamment par la transformation de l'épargne domestique abondante, est, en effet, un défi majeur auquel doit faire face l'économie algérienne. Cet investissement doit s'inscrire dans le cadre d'une politique de croissance économique durable établie par les autorités compétentes. Un Fonds national d'investissement pourrait être un instrument efficace du développement de l'investissement productif. En effet, outre un instrument d'investissement au service du développement de l'économie du pays, ce fonds pourrait contribuer à l'élévation des standards en matière de gouvernance, de management, de ressources humaines et de climat des affaires. " Il y a de l'argent pour ceux qui ont de bonnes idées d'investissement. L'Etat est prêt à financer. Mais on en a assez des minoteries et des usines de boissons gazeuses ", déclarait, il y a quelques jours, le président Bouteflika, tout en invitant à l'investissement dans les secteurs du bâtiment, des travaux publics, des ressources en eau et de l'agriculture. La phase qui s'annonce, et qui s'ouvre sur le lancement de grands projets industriels demande, donc, la mobilisation de financements plus importants d'autant plus que les banques publiques se sont déjà impliquées dans le financement de divers projets énergétiques, pétrochimiques ainsi que dans le financement des cimenteries, et ce dans le cadre du project financing. Adnane Cherih