«Il a été offert la possibilité aux occupants des 39 bungalows, d'une location dans les 60 logements nouvellement construits», selon la Sonelgaz. Dans un futur proche, 17 familles parmi lesquelles des vieillards, malades chroniques, handicapés, enfants, veuves, enfants de chouhada, retraités et agents en activité à Sonelgaz, vont être expulsées des logements qu'elles occupent depuis 1983. Motif de l'expulsion: «Le terrain de ces habitations est convoité par ladite société pour la réalisation de villas aux profit de ses responsables. La plupart de ces derniers ont déjà bénéficié de la cession des biens de l'Etat sur d'autres sites», a indiqué le représentant du collectif des familles concernées, M.Ali Benaouda au cours d'une conférence de presse qu'il a animée hier à la Maison de la presse Tahar-Djaout (Alger). Il s'agit de 17 pavillons situés à la cité Sonelgaz III, route de Dély Brahim, Ben Aknoun. A souligner que le verdict d'expulsion a été prononcé le 8 février dernier par la cour d'appel près le tribunal d'Alger. Un jugement qui n'a pas manqué de susciter l'ire des habitants sachant qu'«environ 8000 logements de Sonelgaz ont été cédés à leurs occupants (...)», atteste l'orateur. Ce dernier a affirmé que «le collectif des familles concernées par l'expulsion, va user de tous les moyens légaux pour recouvrer leurs droits». Et de poursuivre: «En tout état de cause, toute expulsion implique une compensation de logements similaires ou meilleurs.» Une source proche qui a requis l'anonymat a précisé que «bien avant le verdict, on nous a affecté des logements exigus, ici à Ben Aknoun, qui ne correspondent en aucun cas aux logements spacieux avec terrain que nous habitons actuellement». Reprenant la parole, M.Benaouda a souligné: «Nous avons nos décisions d'attribution. Nous payons nos charges et rien ne justifie notre expulsion car il n'y a pas de projet d'utilité publique.» Le compte à rebours pour l'application de cette décision a commencé depuis plusieurs jours déjà, mettant ainsi les 17 familles, qui vivent dans ces pavillons depuis 1983, dans une interminable expectative et une angoisse permanente. Pour sa part, le groupe Sonelgaz a une autre version des faits. Sonelgaz a engagé en 2007 une action en justice contre les indus-occupants ayant refusé de quitter des logements, propriété de Sonelgaz, (des bungalows du type préfabriqué attribués en 1983), en dépit de nouvelles décisions d'occupation de nouveaux logements en dur plus confortables et plus spacieux qui leur ont été octroyés, selon un communiqué exhaustif envoyé par la direction du groupe à notre rédaction. «Considérant les logements litigieux comme des biens non domaniaux appartenant, en toute propriété à Sonelgaz, la justice a constaté le bien fondé de la demande de Sonelgaz et a ordonné en décembre 2007 leur expulsion», explique le communiqué soulignant que «la cour d'Alger a rejeté l'appel introduit par ces indus-occupants et a confirmé leur expulsion en février 2009». Cependant, note le document de Sonelgaz, il a été offert la possibilité aux occupants des 39 bungalows d'une location dans les 60 logements nouvellement construits (au prix déterminé par la réglementation en vigueur applicable aux loyers des logements des biens publics) ou d'une cession. «A ce jour, 21 occupants sur les 39 ont préféré saisir l'opportunité qui leur a été offerte par Sonelgaz et ont occupé les nouveaux logements», lit-on dans le même communiqué qui conclut que «18 occupants sur les 39 ont préféré rejeter toutes les propositions depuis août 2006 et n'ont pas laissé d'autre alternative à Sonelgaz que le recours à la justice pour récupérer au final le terrain d'assiette afin de construire de nouveaux logements de fonction».