Cette baisse est directement liée au fait que le prix du gaz est indexé sur celui du pétrole. Les temps deviennent plus durs. Après avoir annoncé que les recettes pétrolières ne devraient pas dépasser les 35 milliards de dollars en 2009, le ministre de l'Energie et des Mines revient à la charge et affirme que les prix du gaz naturel devraient encore baisser en raison de la crise économique mondiale. Intervenant hier lors du 1er Forum de consultation et d'échange d'informations relatives au marché du gaz, Chakib Khelil a révélé que «les prix du gaz connaitront d'autres bas, à cause de la crise économique», de la baisse de la demande, mais aussi de l'indexation des prix de cet or bleu sur ceux du pétrole. La chute est proportionnelle. C'est la logique mathématique. «Il y aura des prix plus bas, du fait que certains projets ont été retardés, mais ils vont reprendre leur évolution plus tard», a-t-il déclaré sur un ton optimiste. Les intervenants à cette rencontre étaient du même avis que le ministre, à l'instar du vice-président de Supply Urope, LNG & Gas de BP, Simon Cattle. Chakib Khelil a ainsi indiqué dans son intervention lors du débat organisé à la même occasion autour «des marchés gaziers: développement et perspectives», que «la récession économique actuelle a une influence sur les prix». Ce qui a amené les intervenants à préconiser «l'abandon de l'indexation des prix du gaz sur ceux du pétrole». Un avis que le ministre ne partage pas: «Ce n'est pas à l'ordre du jour et qu'il n'est pas utile de se presser», a-t-il répondu. «Le prix du gaz va rester encore pour un certain temps indexé sur les prix du pétrole, quoique avec l'introduction du GNL, les prix seront plus flexibles, c'est-à-dire que les prix vont être différents dans les différents marchés, que ce soit en Asie, en Europe, au Etats-Unis...». Peter Mellbye, vice-président exécutif international de Statoil, a indiqué, de son côté, que si le prix du gaz n'est plus indexé sur celui du pétrole, cela créera une concurrence entre le gaz et le pétrole. «Il s'agira d'une question de concurrence entre le gaz et le pétrole», a-t-il déclaré dans ce sens. Un autre point abordé lors de ce forum a été celui du Forum des pays exportateurs du gaz, qui a été «présenté comme une nouvelle Opep du gaz». Invité par le ministre à expliquer le rôle de ce forum et lever tout doute, Paolo Scaroni, CEO d'ENI, a indiqué qu'«il y a souvent des perceptions incorrectes sur le forum, Et étant donné que les exportateurs de gaz vers l'Europe sont principalement au nombre de trois, si on voulait faire un oligopole, on n'aurait pas eu besoin d'un forum, mais on l'aurait fait directement». Chawki Rahal, vice-président commercialisation de la Sonatrach, a indiqué, pour sa part, que «le marché du gaz est réglé par des contrats à long terme, qui ne peuvent être modifiés» écartant ainsi toute idée de cartel. Quant à l'aspect environnemental de l'utilisation du gaz, le ministre a indiqué que celui-ci est marginalisé au profit d'autres sources énergétiques comme le pétrole pour des raisons fiscales. Il a, dans ce sens, appelé «les pays consommateurs à adopter des mesures qui puissent favoriser le gaz fiscalement (...) en raison de son faible impact sur l'environnement comparativement au pétrole et au charbon.» Cette marginalisation constitue, selon M.Khelil, une des contraintes que rencontrent les compagnies des pays producteurs au niveau des pays consommateurs, notamment européens. «Ils imposent des choses qui ne sont pas prévues dans les lois (...) alors qu'inversement, en Algérie, il n'y a aucune contrainte, aucune discrimination pour l'investissement des compagnies étrangères», a-t-il affirmé.