Le douar El-K'haïl dans la wilaya de Tissemsilt a échappé, dans la nuit de jeudi à vendredi, à un massacre programmé par les hordes terroristes. L'attaque, au cours de laquelle les sanguinaires ont utilisé différentes armes dont les heb-heb, a été déjouée grâce à l'intervention rapide de l'ANP. Le douar, situé à 7 km d'El-Melaâb, à la limite entre les wilayas de Relizane et Tissemsilt, abrite 26 familles. Il est considéré comme la porte qui permet d'atteindre le flanc Ouest de la chaîne de l'Ouarsenis. Les terroristes, qui seraient des éléments de Katibet El Ahouel dirigée par Abou Djaâfar El Afghani, ont lancé l'attaque, jeudi, aux environs de 23h. Un poste de surveillance de la garde communale, installé à l'entrée du douar, était leur première cible. Heureusement pour les citoyens, les gardes communaux se rendant compte de l'attaque ont riposté ce qui a permis aux forces combinées de l'ANP d'intervenir. Les hordes sanguinaires, voyant que leur plan était mis en échec, tentèrent de décrocher en utilisant le heb-heb. Pour le moment, les forces de l'ANP poursuivent leur traque des terroristes dont le nombre est estimé, par des habitants du douar, entre 30 et 50. Selon un premier bilan, non encore confirmé, il semblerait que les assaillants auraient perdu quelques éléments, puisque des traces de sang ont été découvertes sur les lieux de l'attaque. Le flanc Ouest de l'Ouarsenis continue d'être la cible des groupes terroristes qui veulent s'y implanter. Les forces de sécurité, en maintenant la surveillance de la région, ont évité aux hameaux isolés de vivre des drames. Il y a une semaine, un vaste ratissage des forces de l'ANP, dans la région, avait permis d'éliminer pas moins de 37 terroristes des Katibet El Ahoual et El Thabat. Par ailleurs, nous avons appris des habitants de la localité de Hessasna, dans la wilaya de Saïda, qu'un groupe terroriste s'est emparé de 300 têtes de moutons dans la région de Bentrid. Cette zone semi-aride est considérée comme un coupe-gorge, puisque les groupes armés qui s'y terrent en ont miné les voies. Plusieurs citoyens ont fui les exactions des éléments du groupe du sanguinaire Taoui, éliminé en 1999. Dans la wilaya de Tiaret, un groupe composé d'une dizaine d'éléments a attaqué la demeure d'un repenti. Ce dernier a, miraculeusement, échappé à la mort, mais a été blessé à la jambe. Les relais des intégristes ont entamé, au début de cette flambée de violence, un véritable travail de propagande pour saper le moral des citoyens et des forces de lutte contre le terrorisme et le crime organisé. Pour ce faire, ils prêtent aux sanguinaires, un véritable don d'ubiquité en les annonçant, à travers tout le territoire de l'Ouest. Ils sont arrivés au point de «ressusciter» des émirs éliminés par les services de sécurité comme «Edhib El Jiane» auquel on a attribué les derniers massacres perpétrés dans la région. L'intox et la propagande ont gagné du terrain, ce qui a engendré la réapparition de certains réflexes de vigilance chez les citoyens, qu'ils avaient abandonnés au lendemain du retour du calme caractérisé par l'application de la loi, portant concorde civile. Ces derniers jours, les rumeurs d'attaques ciblant des postes de la garde communale, des citoyens ou encore des casernes ont circulé comme une traînée de poudre. Ceux qui les ont «distillées» veulent pousser les habitants des zones éparses à fuir leurs terres, comme ils l'avaient fait en 1997. Les autorités des wilayas concernées par cette flambée de violence ont annoncé des mesures visant, d'une part, à préserver la vie des citoyens et d'autre part à les impliquer dans la lutte antiterroriste. A Mascara, par exemple, outre la fermeture à la circulation de certains axes routiers entre 18h et 6h, une prime d'un million de dinars est accordée à chaque citoyen fournissant des renseignements permettant la capture de terroristes. Cette atmosphère de vigilance est perçue aussi, dans les wilayas de Relizane, Saïda, Bel Abbes et Tissemsilt où les citoyens ne veulent plus être des victimes expiatoires.