En 2007, les intoxications ont été à l'origine de la mort de 113 personnes dont plus de 40 enfants. Près de 150 cas d'intoxication ont été enregistrés durant les deux premiers mois de l'année en cours et «on déplore la mort d'une dizaine d'enfants au niveau des différentes structures sanitaires de la wilaya d'Oran», selon des sources hospitalières. «Au moins cinquante enfants ont été sauvés d'une mort certaine après qu'ils aient consommé du lait préparé à base d'une eau impropre», ont ajouté les mêmes sources, précisant que des jeunes mamans auraient inconsciemment participé à l'aggravation de l'état de santé de leurs enfants en leur administrant des produits qui se répercutent négativement sur leur organisme. L'on relève que dans plusieurs situations, les parents ont eu recours à l'usage excessif des médicaments sans aucune prescription médicale. Le reste des malades, précisent nos sources, a été placé sous observation pendant plusieurs jours, le temps de diagnostiquer les causes réelles de ces intoxications. La situation est grave et le bilan risque de s'allonger à la faveur de plusieurs facteurs qui se conjuguent, dont la responsabilité parentale. Aussi, les services spécialisés ont, à plusieurs reprises, fait face à des intoxications très aiguës touchant des nourrissons à qui l'on fait ingurgiter des plantes médicinales et autres produits dangereux destinés au traitement des diarrhées, de la toux, etc. Les bilans attestent de cette réalité. En effet, en 2007, les intoxications alimentaires et médicamenteuses ont été à l'origine de la mort de 113 personnes dont plus d'une quarantaine d'enfants. En un mot, les spécialistes sont unanimes à dire que la majorité des cas d'intoxications alimentaires échappent au système de surveillance. Une moyenne de 4000 cas d'intoxications est enregistrée, chaque année, au niveau national alors que la facture d'une seule cure est déja onéreuse. Elle est évaluée entre 2000 et 3000 DA/jour et par patient. La consommation des produits ne répondant pas aux règles et aux normes d'hygiène, notamment ceux dont la date de péremption est largement dépassée, tend à se généraliser malgré les alertes incessantes des services spécialisés. À Oran, la notion d'hygiène est loin d'être une norme pour certains. Le constat est de visu perceptible. Les marchés de M'dina Djedida, El Hamri, La Bastille offrent le meilleur cadre des vecteurs de plusieurs maladies. A ces niveaux, les produits périssables, comme le lait, les fromages, le poisson sont étalés à même le sol et vendus à des prix très attractifs pour les petites bourses. La fraude, la tricherie commerciale font ravage au niveau de ces quartiers qui échappent au contrôle des services spécialisés. Le Laboratoire régional de contrôle de qualité vient de tirer la sonnette d'alarme: un fromage confectionné à base de farine s'écoule en toute impunité au niveau des marchés d'Oran. Selon le rapport du laboratoire, le fromage en question qui est dépourvu de lipides et de calcium, n'apporte aucune valeur nutritionnelle. D'autre part, les spécialistes soulignent que la guerre ouverte par les services de contrôle de qualité doit s'accentuer autour des marchés illégaux qui naissent comme des champignons un peu partout dans la wilaya d'Oran, notamment au niveau des zones rurales. Le commerce informel échappe à tout contrôle. Cet état de fait est accentué par plusieurs facteurs. Faute de moyens, les services de contrôle n'arrivent pas à assurer le contrôle de tous les marchés de la wilaya. À cela s'ajoute une carence de textes réglementaires.