Le Conseil Paix et Sécurité de l'Union africaine réuni en session extraordinaire après l'assassinat du président bissau-guinéen a pris de premières mesures. Le Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine a estimé que l'assassinat lundi du président de Guinée-Bissau Joao Bernardo Vieira ne constituait pas un coup d'Etat «au stade actuel», a annoncé hier le CPS à l'issue d'une réunion extraordinaire à Addis Abeba. «Nous ne considérons pas que nous avons encore affaire à un coup d'Etat au stade actuel. Il s'agit de l'assassinat d'un chef d'Etat mais n'avons pas franchi le cap jusqu'à définir cette situation comme un coup d'Etat», a déclaré à la presse l'ambassadeur du Burkina Faso et président du CPS, Bruno Nongoma Zidouemba. «Est-ce un coup d'Etat ou pas? Nous avons appris (...) que les officiers se sont réunis et ont apporté un démenti à ceux qui prenaient la situation comme un coup d'Etat. Ils ont fait valoir qu'ils étaient fidèles à la Constitution et aux règles de la démocratie dans leur pays», a-t-il ajouté. Le président Vieira a été tué par balles par des militaires tôt lundi à la suite d'un attentat à la bombe qui avait coûté la vie quelques heures plus tôt au chef d'état-major de l'armée, le général Tagmé Na Waié. Ces violences ont été condamnées par la communauté internationale. «Le conseil a été unanime pour condamner fermement et énergiquement ce qui s'est passé et demander à toutes les parties prenantes de garder le calme pour éviter que la situation ne se détériore davantage», a expliqué M.Zidouemba. D'autre part, un représentant spécial de l'Union africaine (UA) va être dépêché en Guinée-Bissau après l'assassinat lundi du président bissau-guinéen Joao Bernardo Vieira, afin d'«éviter toute nouvelle détérioration», selon un communiqué diffusé hier par l'UA. «L'UA dépêchera un représentant en Guinée-Bissau pour s'enquérir de la situation et éviter toute nouvelle détérioration», indique ce communiqué du président en exercice de l'Union africaine (UA), le colonel Maâmar El Gueddafi qui ne précise pas l'identité de l'envoyé, ni la date de son arrivée à Bissau. «L'UA condamne fermement ces actes dangereux qui constituent une atteinte flagrante aux institutions de l'Etat, un renversement de la légalité constitutionnelle à la tête de laquelle se trouvait le défunt président Joao Bernardo Vieira, et un obstacle à l'aspiration du peuple guinéen à vivre en harmonie et à parvenir à la réconciliation nationale», poursuit le texte. Le guide libyen souligne que «ces actes ne servent que l'intérêt des puissances hostiles au continent et leur donnent prétexte pour interférer dans les affaires internes de ces pays et annihiler les aspirations de leurs populations au progrès, à la prospérité dans la légalité, à la paix et la stabilité».Sur un autre plan, une délégation de la Communauté des pays de langue portugaise (CPLP), conduite par le secrétaire d'état portugais à la Coopération Joao Gomes Cravinho, est arrivée hier en Guinée-Bissau pour soutenir le «retour à l'ordre constitutionnel» «Nous sommes venus apporter notre appui aux autorités bissau-guinéennes pour un retour à l'ordre constitutionnel dans le pays», a déclaré à la presse M.Cravinho, après les assassinats du président Joao Bernardo Vieira et du chef d'état-major de l'armée. «Aujourd'hui, c'est le président de l'Assemblée nationale (Raimundo Pereira) qui doit assumer l'intérim», a-t-il rappelé. «Nous allons étudier avec les autorités compétentes les voies et moyens d'identifier et d'évaluer les besoins immédiats du pays, pour que la communauté puisse apporter son appui notamment dans l'organisation des élections, et mettre fin à ces cycles de violence dans le pays», a-t-il ajouté.