Les candidats à la présidentielle d'avril prochain n'omettront certainement pas d'aborder dans leurs programmes électoraux les dossiers liés aux problèmes sociaux. La recherche de moyens à même d'augmenter le niveau de vie des citoyens sera un enjeu capital pour les cinq prochaines années et ce quel que soit le nom du futur locataire du palais d'El Mouradia. En effet, de plus en plus de voix s'élèvent pour souligner le paradoxe entre l'amélioration constante de l'état des finances du pays et la persistance de foyers de pauvreté. Les dernières données concernant cette donne remontent à 2006. Les experts du Centre national d'étude et d'analyse pour le développement (Ceneap), ainsi que ceux du Pnud ont constaté, lors d'une enquête, que la pauvreté en Algérie est essentiellement rurale et qu'elle continue à reculer ainsi que les inégalités même si elle «concernerait encore 11% des ménages». C'est cette frange de la population qui devrait faire l'objet d'une attention particulière de la part des candidats à l'élection présidentielle. Les besoins des familles qui la composent, portent sur plusieurs points dont l'accès aux services sociaux, à la santé, au logement, au travail et à l'éducation ainsi qu'au transport. Il est certain que les gouvernements successifs n'ont jamais relégué au second plan les transferts sociaux pour aider les ménages les plus pauvres mais il est aussi évident que la tâche est loin d'être achevée. Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a rappelé lors de la présentation du Plan d'action au Parlement que de nombreuses catégories sociales sont aidées par l'Etat pour améliorer leur pouvoir d'achat, citant l'exemple des travailleurs avec des hausses du salaire minimum garanti ou des retraités avec des augmentations régulières de leurs pensions. Le gouvernement n'est pas le seul à avoir constaté des améliorations du niveau de vie des citoyens puisque même la Banque mondiale a admis que le produit intérieur par habitant et par an a été de plus de 5000 dollars en 2008 contre 3000 dollars seulement en 2005. Il n'en demeure pas moins que les chiffres ne doivent pas cacher la nécessité d'oeuvrer pour combattre certains phénomènes qui minent la stabilité des foyers comme la précarité de l'emploi. Même si le chômage a baissé de manière significative pour ne plus être qu'à un taux de 11%, il y a lieu de remarquer que tous les moyens disponibles ne sont pas permanents. Les statistiques de l'ONS considèrent qu'une personne ayant eu une activité une semaine avant le sondage est considérée comme en activité sans se soucier de la nature du contrat de travail ou de sa rémunération. L'emploi n'est pas le seul indicateur où règne la précarité car il s'agit aussi pour les candidats de proposer des pistes pour que le citoyen puisse accéder à un logement décent et à des commodités liées à son habitat comme l'alimentation en eau potable, en gaz et en électricité sans faire l'impasse sur la disponibilité des écoles et des hôpitaux. Car en matière de santé, par exemple, ce ne sont pas les lacunes et anomalies qui manquent si l'on se réfère aux données fournies par la Commission consultative de promotion et de protection des droits de l'homme. Cette dernière s'apprête à remettre au président de la République un rapport dans lequel la vétusté des structures sanitaires et le manque d'entretien des appareils médicaux sont décriés. Cette réalité n'a pu être évitée malgré des dépenses importantes consacrées au secteur, ajoute la même source. Cette inadéquation entre les montants financiers consentis à certains secteurs et l'insatisfaction des usagers des services publics pose à son tour la question de la gouvernance. Et ce n'est pas un sujet farfelu si l'on veut optimiser les investissements destinés à améliorer le quotidien des citoyens.