Le trop grand nombre de joueurs étrangers qui évoluent dans ce championnat, le met en colère. Inquiet de la domination de la Premier League anglaise, Sepp Blatter craint des distorsions de concurrence. Et le président de la FIFA de suggérer l'imposition d'un nombre minimum de joueurs locaux, rappelant ainsi qu'il n'a pas renoncé à introduire la règle du 6+5 La domination de la Premier League anglaise sur le football européen et mondial inquiète Sepp Blatter. Le président de la Fédération internationale (Fifa) l'a fait savoir vendredi, dans une interview accordée à la BBC. «La Premier League est sans conteste le championnat le plus fort du monde, a indiqué vendredi le dirigeant. Mais son influence est telle que les autres Championnats ont du mal à le concurrencer. C'est inquiétant.» Le Suisse déplore plus particulièrement la toute puissance du Big Four, ainsi que l'on nomme le quatuor formé par Manchester United, Liverpool, Chelsea et Arsenal. «Les trois-quarts des autres équipes (de Premier League) ne jouent pas pour gagner mais pour ne pas être reléguées. Quelque chose ne va pas», a estimé Blatter. Depuis 1992 et la création de la Premier League sous son nom actuel, le titre de champion d'Angleterre n'a échappé qu'une seule fois à l'un des quatre «gros», en 1995 avec le sacre des Blackburn Rovers. Le président de l'instance internationale exprime d'autres griefs envers la Premiership anglaise. Objet du courroux du dirigeant? Le trop grand nombre de joueurs étrangers y évoluant, au détriment des locaux. Sepp Blatter a prévu de s'en ouvrir auprès du directeur exécutif de la Premier League, Richard Scudamore. «Je vais essayer de le convaincre que d'avoir un minimum de joueurs locaux augmentera la qualité de son championnat», a déclaré le président de la FIFA. Sepp Blatter a déjà fait voter le principe du 6+5 au congrès de la FIFA en mai 2008. Cette règle forcerait les clubs à aligner à chaque match au moins six joueurs éligibles pour l'équipe nationale du pays à laquelle le club est affilié. Les Big Four devraient ainsi aligner au moins six Anglais par rencontre. Championnat symbole du libéralisme débridé, la Premier League anglaise s'est toujours montrée rétive à un tel dirigisme, rejeté fin 2008 par la Commission de Bruxelles, favorable en revanche à l'instauration d'un quota de joueurs formés au club («Home grown players»). Le mois dernier, la FIFA avait contre-attaqué, en publiant une étude jugeant le 6+5 «compatible avec le droit européen.» Sepp Blatter n'a sans doute pas fini de taper sur les nerfs des clubs d'outre-Manche. Et de l'Union européenne...