Il a suffi d'un but injustement refusé pour l'Angleterre et un autre accordé alors qu'il était entaché d'un hors-jeu pour l'Argentine, pour rallumer le débat sur l'arbitrage et l'utilisation de la technologie, soit la vidéo, pour éviter les erreurs grossières telles celles des huitièmes de finale de cette Coupe du monde-2010. Il y a quatre ans en arrière, les arbitres de la finale opposant la France à l'Italie avaient pourtant eu recours à l'écran géant du stade pour revoir l'action du coup de boule de Zidane sur Materrazzi pour expulser le numéro dix des Bleus dans les prolongations. Ce qui prouve que quand on veut, on peut, même si la FIFA n'a pas du tout apprécié le recours au ralenti et demeure farouchement opposée au recours à l'arbitrage-vidéo, au même titre que l'International Board Association, l'instance qui veille sur les règles de jeu du football. La FIFA avait banni les ralentis sur les écrans géants des stades, mais elle n'a pas empêché la rediffusion de l'action du but de Tevez, ce qui a provoqué la colère des joueurs mexicains. Sauf que dans ce cas, l'arbitre italien Massimo Rosetti, conformément au règlement, n'a pas tenu compte des images pour revenir sur sa décision, se contentant de consulter son assistant qui, lui, n'a rien vu apparemment. Evidemment, les Anglais sont montés au créneau, même s'ils avouent que les Allemands étaient supérieurs à leur équipe, et sont ralliés par plusieurs anciens joueurs, entraîneurs, techniciens et autres présidents de club qui n'ont pas hésité à s'attaquer, sans le nommer, au président de la FIFA, Josep Sepp Blatter qui demeure inflexible à tout débat sur l'utilisation de la vidéo, même s'il a affirmé, le 24 janvier dernier, qu'il n'était pas contre une forme d'assistance technologique sur la ligne de but. Le patron de la FIFA avait d'ailleurs précisé qu'aucun essai ou expérimentation ne seront faits lors du Mondial-2010, confortant la décision de l'International Board Association qui a tranché, le 6 mars dernier, de ne pas intégrer deux propositions : l'une portant sur l'installation de caméras sur les deux montants des buts afin de surveiller la ligne de but et l'autre sur un ballon intelligent comportant une puce électronique qui signale s'il a franchi la ligne fatidique. Toutefois, il y a lieu de distinguer entre l'arbitrage vidéo et l'assistance technologique sur la ligne de but, puisque le premier concerne l'ensemble des situations litigieuses qui se produisent sur le terrain, notamment dans la surface de réparation (fautes, hors-jeu, …), alors que la seconde porte sur la validation des buts en déterminant si le ballon a entièrement dépassé la ligne de but ou pas et au cas échéant s'il n'y a pas position de hors-jeu sur un but, comme ce fut le cas lors du match Argentine-Mexique. C'est pourquoi les hautes autorités du football mondial, notamment la FIFA et l'UEFA, militent pour trouver d'autres solutions à même d'aider l'arbitrage à se développer car, comme l'a souligné Michel Platini, il est «mort sous sa forme actuelle». Et la forme la plus appropriée pour l'instant est l'arbitrage à cinq qui a été introduit lors de l'Europa League la saison dernière et qui semble faire l'unanimité et surtout donner des résultats probants. Ce n'est d'ailleurs pas pour rien que le 18 mai dernier, l'International Board a autorisé son extension et que l'UEFA a décidé de l'introduire en Ligue des Champions dès la saison prochaine. Cela va certainement atténuer le nombre d'erreur puisque lors des expérimentations (Euro espoirs ou Europa League), le taux de mauvaises appréciations a sensiblement chuté, à partir du moment où vous avez deux arbitres supplémentaires, chacun derrière chaque but. Et il serait fort probable que la prochaine Coupe du monde au Brésil, en 2014, verra également l'arbitrage à cinq, permettant au football de préserver son visage humain et son côté mélodramatique.