Il vaquait à ses occupations en ce 8 mars, Journée internationale de la femme. Il marchait tranquillement sur la voie publique. Une voie censée être protégée. Un pétard explose à ses pieds. Il se réveille à l'hôpital la jambe dans le plâtre. C'est l'histoire qu'a vécue un citoyen avant-hier dans un boulevard de la capitale des Hammadites. Comme lui, ils sont nombreux à voir la fête du Mawlid Ennabaoui se transformer en cauchemar et à vivre sous le diktat des «fêtards». En dépit de l'interdiction, les pétards étaient bien présents à Béjaïa, la veille et le jour de la fête. Leur commercialisation se fait sur la voie publique, dans les marchés, à la sauvette bien sûr, mais n'empêche, la vente a lieu quand même. En témoignent ces déflagrations continuelles. Si continuelles qu'elles indiquent à elles seules l'importance de la transaction. Leur détonation est telle que souvent elles font penser à plus grave que ça. Marcher dans la ville était alors un risque à prendre, car il faut bien faire ses courses. Hier encore, le bruit assourdissant de certains pétards emplissait l'ambiance de la ville. A pied ou en voiture, les précautions s'imposent car vous pouvez être surpris à n'importe quel moment. Il se trouvera toujours un jeune qui s'amuserait à vous foutre la trouille même avec un pétard aussi petit soit-il. C'est donc la peur au ventre que les citoyens vaquaient à leurs occupations. La Mawlid Ennabaoui ce n'est pas que des pétards, fort heureusement. Durant toute la nuit, les balcons des immeubles était illuminées par des bougies et des jeux de lumière, rendant les artères plus belles et plus éclairées que d'habitude. L'animation y est malgré tout avec bien évidement des précautions de circonstance. En voiture, on prend soin par exemple de fermer les vitres. A pied on évite les attroupements de jeunes. Bref, une fête comme les précédentes à Béjaïa avec des hauts et des bas. Fort heureusement, il y eut ces visites familiales. Ces sacrifices collectifs qui rappellent les coutumes locales qui honorent les habitants. Un peu partout, en effet, les villageois notamment n'ont pas oublié de célébrer la fête dans la communion. Le sacrifice collectif a été un moment de partage qui témoigne d'une culture locale généreuse.