Après la meurtrière et dévastatrice agression contre Ghaza, une douzaine de groupes palestiniens étaient convenus, le 26 février, d'en finir avec les divisions jalonnées de violences. Les rivaux palestiniens se sont retrouvés hier au Caire avec pour difficile tâche de former d'ici la fin mars un gouvernement d'union face à Israël et lancer la reconstruction de Ghaza. Si cet objectif de gouvernement d'entente nationale est central pour le processus de réconciliation, un consensus restera également ardu à trouver sur la refonte des services de sécurité et l'avenir de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP). Quelques semaines après la meurtrière et dévastatrice agression contre Ghaza, une douzaine de groupes palestiniens étaient convenus, le 26 février, d'en finir avec 18 mois de divisions jalonnées de violences. Le Hamas et le Fatah, les principaux rivaux, sont en conflit ouvert depuis que le mouvement islamiste, vainqueur des législatives de 2006, a délogé de Ghaza par la force les fidèles du président Mahmoud Abbas en juin 2007. Le cycle de réunions lancé hier, à travers cinq commissions, se déroule sous le patronage égyptien. L'Egypte a échoué jusqu'à présent à arracher une trêve entre Israël et le Hamas, maître de la bande de Ghaza. «J'appelle les groupes palestiniens à assumer pleinement leurs responsabilités, à mettre un terme aux divisions internes et à faire prévaloir l'intérêt national», a lancé au début de la rencontre le chef des renseignements égyptiens, Omar Souleimane. «Nous sommes réunis aujourd'hui dans le but de réussir. Nous ne devons pas échouer car vous savez bien les conséquences de l'échec», a averti le général Souleimane. Ces cinq commissions portent sur la création d'un gouvernement d'entente, la réconciliation, la refonte des services de sécurité, la réorganisation de l'OLP et la préparation des élections présidentielle et législatives. «Nous tablons sur dix de jours de réunions, avec en ligne de mire, ce qui est le plus difficile, la création du gouvernement de consensus», a déclaré hier, Azzam el-Ahmad, un négociateur du Fatah. Selon M.Ahmad, chef du groupe parlementaire du Fatah, le cabinet pourra comporter des membres du Fatah et du Hamas mais «il doit s'engager à reconnaître les accords déjà conclu» par l'OLP. Un tel engagement pourrait être interprété comme une reconnaissance, bien qu'indirecte, d'Israël par le Hamas, l'OLP ayant accepté la création d'un Etat palestinien aux côtés de l'Etat hébreu. Ne traitant qu'avec l'Autorité palestinienne, la communauté internationale refuse de parler au Hamas, tant qu'il ne reconnaît pas Israël et ne renonce pas à la violence, et exclut que l'aide à la reconstruction de Ghaza passe par ses mains. L'OLP, qui regroupe les principaux mouvements nationalistes palestiniens notamment le Fatah, mais pas le Hamas, a formellement renoncé «totalement et absolument à toute forme de terrorisme». La communauté internationale a promis le week-end dernier à Charm el-Cheikh, en Egypte, 4,5 milliards de dollars pour la reconstruction de Ghaza et la relance de l'économie palestinienne moribonde. Mais outre que ce chiffre, annoncé par l'Egypte, ne cadre pas avec le total des annonces des donateurs, l'aide n'est que virtuelle tant qu'Israël n'a pas levé son blocus de l'enclave de 1,4 million de Palestiniens. Le gouvernement israélien sortant de Ehud Olmert a conditionné un accord de trêve à la libération du soldat Gilad Shalit, qui serait échangé contre des centaines de détenus palestiniens. A son arrivée au Caire, le numéro 2 du bureau politique du Hamas, Moussa Abou Marzouk a confirmé, selon l'agence égyptienne Mena, le chiffre de 450 détenus palestiniens à libérer, alors que la demande initiale du Hamas portait sur plus du double.