Les groupes palestiniens reprennent aujourd'hui des pourparlers qui s'avèrent plus ardus qu'il n'était prévu. Le difficile dialogue palestinien de «réconciliation», qui vise notamment la formation d'un gouvernement d'entente, reprendra aujourd'hui au Caire, a indiqué hier le quotidien officiel Al-Akhbar. Avant la reprise de ces négociations, sous supervision du chef des renseignements égyptiens Omar Souleimane, les délégations des partis rivaux Fatah et Hamas, qui sont arrivées au Caire, doivent avoir des entretiens séparés avec des responsables égyptiens de sécurité. La délégation du Fatah est menée par l'ancien Premier minis-tre Ahmad Qorei et celle du Hamas par Moussa Abou Marzouk, numéro 2 du bureau politique du mouvement islamiste. La nouvelle session du dialogue de «réconciliation» sera difficile, a déjà prévenu samedi un représentant du mouvement islamiste Hamas. «Cette session sera la plus difficile compte tenu de l'immobilisme» constaté durant les précédents rounds, qui n'ont pas permis d'avancées, a déclaré à Ghaza Fawzi Barhoum, porte-parole du Hamas. Cette session «sera la dernière s'il n'y a pas d'accord entre les deux parties», a pour sa part prévenu un responsable de l'OLP à Ramallah (Cisjordanie). En cas d'échec, a dit ce responsable qui a requis l'anonymat, l'alternative pour le président Mahmoud Abbas serait de donner mandat au Premier ministre démissionnaire, Salam Fayyad, en vue de la formation d'«un nouveau gouvernement en invitant toutes les parties palestiniennes à y participer». Salam Fayyad devait quitter ses fonctions fin mars, mais a ensuite annoncé qu'il resterait en poste en attendant l'issue du dialogue de réconciliation. Le Hamas et le Fatah peinent à faire avancer le dialogue de réconciliation lancé le 10 mars au Caire en vue de la formation notamment d'un gouvernement d'entente. Les deux mouvements sont en conflit ouvert depuis que le Hamas a violemment pris le contrôle de Ghaza en juin 2007, après 18 mois de coexistence houleuse au sein de l'Autorité palestinienne. Le 2 avril, les deux parties ont suspendu leurs pourparlers pour trois semaines. Quelques jours plus tard, l'Egypte a proposé que les mouvements rivaux suspendent les négociations sur un gouvernement d'union et créent plutôt un comité chargé de coordonner deux cabinets rivaux. De l'issue du processus dépend notamment la reconstruction de la bande de Ghaza, dévastée par l'agression israélienne du 27 décembre au 18 janvier qui a coûté la vie à plus de 1400 Palestiniens. Ne traitant qu'avec l'Autorité palestinienne, la «communauté internationale» refuse de parler au Hamas tant qu'il ne reconnaît pas Israël et ne renonce pas à la violence, et exclut que l'aide à la reconstruction de Ghaza passe par lui. Cette communauté a promis 4,5 milliards de dollars pour la reconstruction de Ghaza et la relance de l'économie palestinienne.