«Un magistrat répondant à ces conditions pourra prendre des décisions rationnelles!» Désormais, les juges qui prendront en charge les affaires relevant du Code de la famille, doivent être âgés et pères de famille. De ce fait, ni les jeunes magistrats et encore moins les célibataires ne seront désignés pour traiter les affaires de statut personnel. «Les juges qui prennent en charge des affaires du statut personnel doivent être des juges âgés et des pères de famille.» Cette instruction a été donnée, mercredi dernier, par Tayeb Belaïz, ministre de la Justice, garde des Sceaux, au cours d'une visite de travail et d'inspection dans la wilaya de Bouira. Ces nouveaux critères, qui ont été fixés par le premier responsable de la justice, s'inscrivent dans un processus visant à rendre les jugements, dans ces affaires, rationnels et équitables. «Un magistrat répondant à ces conditions pourra prendre des décisions rationnelles», a ajouté le ministre. Concernant un autre point lié à la famille, celui des autorisations de mariage pour une seconde épouse, le ministre de la Justice, garde des Sceaux a instruit les instances chargées de ce dossier d'«appliquer la loi à la lettre». «Si les conditions citées dans le Code de la famille ne sont pas réunies, il ne faut pas délivrer les autorisations», a-t-il insisté, et ce, dans le but de garantir l'équilibre de la famille, et surtout la préservation des droits de la femme. Toujours au sujet des magistrats, le ministre a rappelé qu'ils représentent l'Etat. «Le juge doit incarner l'Etat», a souligné le ministre. L'Etat ayant mis à leur disposition tous les moyens possibles, en contrepartie, les juges sont appelés à mener leur mission avec objectivité et rigueur. S'agissant de la question des relations entre les institutions judiciaires et le citoyen, le ministre a insisté aussi sur la rapidité du service public: tous les documents dont ont besoin les citoyens, doivent être retirés en une journée. Que ce soit pour le casier judiciaire, le certificat de nationalité ou tout autre document, le citoyen va pouvoir en finir avec les longues attentes devant les guichets. Pour ce qui est des salles d'audience, Tayeb Belaïz a exigé que celles réservées aux affaires pénales soient cinq fois plus spacieuses que celles destinées aux affaires civiles. Car, a-t-il expliqué, il y a des citoyens qui viennent assister, quand il s'agit des affaires pénales. Aussi, le ministre a insisté à ce que les dossiers qui se trouvent en instance au niveau des parquets et tribunaux soient traités dans les délais prévus par la loi. Il a promis que dorénavant, «aucun dossier ne restera en instance». Dans un autre registre, M.Belaïz a mis l'accent sur l'uniformité des structures de la justice, à l'intérieur. Cette disposition s'applique à tous les tribunaux et cours à travers le territoire national. Quant à la partie extérieure de l'institution judiciaire, le ministre a insisté sur le respect de l'aspect architectural de chaque région. Interrogé sur la dépénalisation du délit de presse, le ministre de la Justice, garde des Sceaux a répondu en exhortant les professionnels de la presse à faire preuve de professionnalisme et à veiller à la véracité de l'information. Toutefois, le ministre a reconnu que «la base de la démocratie c'est la liberté de la presse au même titre que la justice». Par ailleurs, le ministre a inauguré, lors de sa visite à Bouira, le nouveau tribunal de la ville de Sour El Ghozlane, et une annexe du tribunal de Bouira, à M'chedallah. En outre, le ministre a annoncé l'ouverture, prochainement à Alger, d'une école pour les avocats.