Les adultes rencontrés se disent étonnés de ce qui vient d'arriver à leur localité. Une coupure d'électricité survenue dimanche dernier, entre 19 et 23 h a provoqué la colère de plus de 500 adolescents de la ville de Bordj Ghedir, chef-lieu de daïra situé à 25 km à l'est du chef-lieu de la wilaya de Bordj Bou-Arréridj. Tout a commencé avec le rassemblement de quelque 500 adolescents devant le siège de la daïra pour protester contre les fréquentes coupures de courant que connaît la localité. Après une brève discussion sur le sujet avec le chef de daïra qui a tenté de les raisonner, les jeunes, visiblement mécontents, ont évoqué d'autres problèmes d'ordre social. Sans crier gare, la masse de manifestants a pris d'assaut le siège administratif de la daïra et y ont mis le feu. Tous les bureaux ont été saccagés et incendiés. Le même sort sera réservé à l'antenne de la Sonelgaz, à l'agence foncière et la recette des contributions diverses (impôts). Autant d'endroits stratégiques où des dossiers compromettants peuvent se trouver. Par la suite, rien ne pouvait arrêter la colère des émeutiers, qui se sont déchaînés à travers la ville en saccageant le siège de l'APC. Le chef de la daïra de Bordj Ghedir nous signale également que les équipes de la Protection civile ont été empêchées par les émeutiers de sortir de leur caserne. L'intervention des services de la police et de la Gendarmerie nationale a évité, selon la même source, l'incendie du lycée de la ville qui devait abriter les épreuves du BEF. Ce n'est que vers 23h que les manifestants ont été dispersés par les forces de l'ordre au moyen de grenades lacrymogènes. Pour le président de l'APC de Bordj Ghedir, en réunion de crise avec le chef de la daïra et l'ensemble des autorités locales, «c'est une manipulation qui a touché des supporters de l'équipe locale de football, des trabendistes et des jeunes chômeurs». Les adultes rencontrés à Bordj Ghedir se disent étonnés de ce qui vient d'arriver à leur localité qui, pourtant, jouit de toutes les commodités de la vie, y compris, nous affirme-t-on, d'eau potable, qui coule régulièrement dans les robinets. Selon des sources fiables, une rumeur tendancieuse a circulé au sein de la population de Bordj Ghedir faisant état d'un transfert du surplus de l'eau potable de cette ville vers le chef-lieu de wilaya. Une rumeur, d'ailleurs, démentie par le chef de daïra lui-même. Il est en effet important de signaler ces derniers temps, la persistance de certaines rumeurs, notamment celle née, il y a quelques jours, dans la localité de Chania, administrativement rattachée à la daïra de Bordj Ghedir, faisant état de l'écartement de cette localité du projet de réalisation d'un réseau de gaz naturel. Or, il est établi, de sources autorisées, que Chania est bénéficiaire de 29 km linéaires de gaz naturel. Un universitaire de la ville de Bordj Ghedir, sous le choc après cette violence et ces émeutes, nous a affirmé: «La rumeur grandit, enfle, sans que l'on sache trop pourquoi, mais elle a un sens, elle annonce un événement et témoigne, dans ce cas précis, de ce que viennent de subir les édifices publics de la daïra de Bordj Ghedir.» Sans commentaire.