La Sûreté de daïra de Ras El Oued, située à 37 km du chef-lieu de la wilaya de Bordj Bou-Arréridj, et plusieurs autres espaces publics ont été saccagés par des émeutiers en colère suite à la défaite de leur équipe à l'extérieur après le match qui a opposé jeudi à Bordj Ghedir, 25 km du chef-lieu de la wilaya de Bordj Bou-Arréridj, l'équipe locale, l'ASBG, au ROC de Ras El Oued dans le cadre de la 28e journée du championnat de régionale une. Un match qui constitue un tournant décisif dans la course à l'accession en inter-régions Est, à deux journées de la fin de ce championnat. Cette rencontre s'est soldée par la victoire des locaux par un score de 1 à 0 et jouée sans les supporters des visiteurs. Ces derniers, des centaines, sont venus de Ras El Oued mais n'ont pas pu assister au match. Comme le stade de Bordj Ghedir se trouve en plein centre-ville avec une seule tribune et pour éviter les confrontations entre les supporters, aucun des visiteurs n'a pu rejoindre la tribune. Refoulés dès la matinée, les jeunes de Ras El Oued se sont pris en premier lieu aux panneaux, aux vitres et à quelques véhicules stationnés sur la route. Les échauffourées dureront toute la matinée. Une dizaine de blessés sont à dénombrer avant le début du match. Il s'agit de blessés légers et tous ont pu rejoindre leurs domiciles. Par quel enchaînement de circonstances en est-on arrivé là ? À cause d'un match de football bien sûr, mais aussi du communautarisme et de la démission des éducateurs. La violence était dès lors inévitable dans un match derby. Un tel match, qualifié d'ailleurs comme étant à haut risque par les institutions. Malgré toutes les précautions prise, pour mettre de l'ordre avant le match, pour qu'en cas de dégénérescence, on puisse aider rapidement les gens, le mal a été fait ! Comment a-t-on pu laisser faire cela ? Ils savent bien que les supporters sont des passionnés prêts à tout ! Le pire est que tout le monde savait bien que des problèmes auront lieu, comme à chaque fois qu'un match derby se joue entre ces deux équipes rivales. De retour à la ville de Ras El Oued, les jeunes surexcités, apparemment manipulés par des forces occultes, n'ont pas accepté la défaite et surtout, disent-ils, le fait de ne pas avoir été autorisés à accéder au stade pour voir le match. Ils sont allés alors protester leur mécontentement en donnant libre cours à leur instinct. Ils ont assiégé le siège de la Sûreté de daïra, lancé des projectiles sur le siège de la daïra, se sont pris même aux forces de l'ordre et aux édifices publics. Ils ont commencé par tout saccager. Les vitres du commissariat et celles de la daïra ont volé en éclats et le grillage a été éventré. L'affolement et la panique gagnèrent alors la ville de Ras El Oued pour devenir une émeute qui a nécessité l'intervention de la brigade antiémeute usant de bombes lacrymogènes pour disperser les manifestants. Les dégâts matériels sont très importants, plusieurs édifices publics (commissariat, daïra...), espaces publics, poteaux, panneaux de signalisation, enseignes lumineuses, etc. ont été endommagés. On déplore toutefois plusieurs citoyens blessés ainsi que des agents de l'ordre public. Les services de l'ordre ont arrêté 32 personnes. Elles seront traduites en justice dans les jours qui viennent. Le calme précaire a cédé la place tôt ce matin à l'anxiété imprégnant un autre visage à la ville, avec des routes barricadées, des pneus brûlés et des attroupements pour réclamer la libération des jeunes arrêtés la veille. PAR Chabane BOUARISSA