La décision d'effacer les dettes des agriculteurs est un message fort, dénotant la volonté de l'Etat à développer le secteur agricole. Le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa, a présidé hier, au siège de son département, l'ouverture des travaux de la réunion des cadres du secteur. Lors de cette rencontre, le ministre a mis l'accent sur la mise en oeuvre opérationnelle des décisions énoncées par le président de la République à l'occasion de la Conférence nationale du renouveau de l'économie agricole et rurale tenue le 28 février dernier à Biskra. Dans ce sens, il a évoqué le rôle important que joueront les institutions financières pour le bon déroulement de l'opération. Le ministre a invité ces institutions financières à s'impliquer davantage et sérieusement. Aussi, il a exhorté les cadres de son secteur à fournir plus d'efforts et sortir sur le terrain pour aider et informer les agriculteurs. M.Benaïssa a souligné que la décision du président Bouteflika d'effacer les dettes des agriculteurs est un message fort dénotant de la volonté de l'Etat de relever le défi du renouveau et du développement du secteur agricole et, partant, garantir la sécurité alimentaire du pays. Il s'agit de 41 milliards de dinars au titre de crédits bancaires contractés auprès de la Caisse nationale de mutualité agricole (Cnma) et de la Banque de l'agriculture et du développement rural (Badr). Sans révéler le nombre exact d'agriculteurs bénéficiaires, M.Benaïssa a indiqué que cette mesure touchera les agriculteurs qui ont été bloqués par les petits crédits. En effet, beaucoup d'agriculteurs ont subi des pertes en raison de la sécheresse et des inondations. Pour ne pas retomber dans le même problème d'endettement, M.Benaïssa préconise une réorganisation du financement des activités agricoles. «On a appelé à la création d'un crédit mutuel rural. La Cnma doit se réorganiser dans sa branche bancaire dans ce sens», a-t-il souligné. D'autre part, le ministre a réaffirmé l'engagement des professionnels du secteur, entre agriculteurs, éleveurs et industriels, à adhérer à la démarche de l'Etat qui vise à réaliser un saut qualitatif dans le secteur agricole et mettre un terme à la période de transition qui a duré plus de vingt ans. Le ministre a annoncé la mise à disposition du secteur des ressources financières nécessaires à son développement et qui est de 200 milliards de dinars par an, dont 60 milliards comme aide au renforcement des capacités productives et 60 milliards pour le développement rural. Il a d'autre part annoncé la récupération et la mise à niveau des capacités de stockage et des chambres froides non exploitées - ainsi que les silos de blé - et les mettre au service de la régulation de la production agricole. A ce sujet, il a déclaré que près de 400 m3 d'unités de stockage ont été déjà récupérées.