Un million de logements, 3 millions de postes d'emploi et 105 milliards de dollars pour le développement à l'horizon 2014. 20 est le nombre de sorties que fera le candidat Abdelaziz Bouteflika durant la campagne électorale. Entre meetings et rencontres de proximité, l'agenda du candidat est très chargé. Son programme sera interrompu néanmoins durant trois jours, au cours desquels il s'envolera pour le Qatar afin de participer au Sommet arabe. Sa direction de campagne n'écarte pas l'éventualité de changements et des rajouts en cours de route. Ce qui est fort probable, à en croire M.Abdelmalek Sellal. «Le programme est finalisé mais bien évidemment l'on ne peut révéler les détails pour des raisons stratégiques», a-t-il insisté dans une conférence de presse tenue, hier à l'hôtel Er-Riad, en marge d'une rencontre qui a regroupé les responsables de campagne au niveau local. Durant cette rencontre, Abdelaziz Belkhadem a beaucoup insisté sur la cohérence du discours politique des partis de l'Alliance et des organisations ayant soutenu le candidat durant la campagne. «A l'occasion des 8000 meetings qui seront animés au profit de notre candidat, nous espérons entendre un seul discours. Son contenu doit être axé sur deux points essentiels: le bilan du Président et son programme», insiste Belkhadem qui laisse entendre que la direction de campagne chapeautée ne permettra pas l'utilisation de la tribune de campagne à des fins partisanes. Autre annonce, les leaders de l'ex-AIS n'ont pas été sollicités pour attirer l'électorat islamiste. «La campagne sera animée uniquement par les cadres de l'Alliance et les organisations agréées», ajoute Belkhadem. Le coup d'envoi de la campagne sera donné par le Président à partir de la wilaya de Batna, Ahmed Ouyahia sera à Taref, Bouguerra Soltani à Tébessa et Belkhadem à Saïda. Durant les vingt jours de la campagne, l'alliance défendra donc un seul programme, celui de Bouteflika. Son contenu a été rendu public hier. Une première lecture nous permet de constater qu'il est rédigé dans l'esprit de la continuité sachant qu'il reprend dans son ensemble le programme de 2004. La Réconciliation nationale, l'emploi, l'investissement, le logement, la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption sont l'épine dorsale du programme électoral. Consolidation de la Réconciliation nationale Concernant ce point essentiel, le candidat rappelle que dix années durant, il a oeuvré à la restauration de la sécurité à travers le pays et la promotion de la Réconciliation nationale pour mettre un terme à la fitna, et préserver notre peuple des germes de la haine. «J'entends poursuivre cette démarche avec la même détermination, vers la concrétisation de la lettre et de l'esprit de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale.» A ce titre, la lutte contre le terrorisme «sera poursuivie» avec toute la vigueur de la loi. La porte sera également «maintenue ouverte» devant ceux qui voudront se ressaisir et revenir dans les rangs de la nation. La nation, lit-on dans le document, demeurera solidaire des victimes du terrorisme. Les patriotes bénéficieront de mesures pour faciliter leur réinsertion sociale. Le Président promet de finaliser avec diligence les quelques dossiers encore en suspens dans le cadre de la tragédie nationale. Mais le Président n'explicite pas sa future démarche au sujet du renforcement de la Réconciliation. Bouteflika rend hommage à l'Armée nationale populaire, pour son engagement et ses sacrifices pour la sauvegarde de la République, et de la sécurité des personne et des biens face au terrorisme. Cette institution poursuivra sa professionnalisation pour, précise-t-il «être ainsi en mesure d'assurer pleinement sa mission permanente de sauvegarde de l'Indépendance nationale et de défense de la souveraineté populaire». Protection de la liberté de la presse et du pluralisme politique Dans ce chapitre, le candidat Bouteflika s'engage à la promotion de la place et du rôle des élus locaux. La loi organique portant Code électoral sera révisée, pour promouvoir la place des femmes au sein des Assemblées élues. La liberté de la presse sera protégée dans le cadre de la loi. La presse bénéficiera du soutien de l'Etat, sur la base de cahiers des charges définissant les règles du service public. Quant au Code de l'information, il sera revu, en concertation avec la corporation des médias. Dans le chapitre des libertés publiques et individuelles, le rôle de la Commission nationale consultative de protection et de promotion des droits de l'homme sera renforcé à travers un texte de loi. Trois millions d'emplois en cinq ans Un intérêt particulier est accordé à l'économie dans ce programme. La lutte contre la corruption, les trafics financiers ainsi que les fléaux sociaux, y compris la drogue, ne manquera pas de gagner en efficacité, grâce, mentionne-t-il, au renforcement des moyens de la justice. La réforme financière sera poursuivie pour améliorer les prestations du système bancaire, la transparence des transactions et la protection de l'économie nationale. En matière de dépenses publiques, l'équivalent de 150 milliards de dollars sont prévus durant le prochain quinquennat pour poursuivre la réforme dans plusieurs secteurs. Une part non négligeable du montant sera engagée au titre des dépenses publiques, qui accompagneront la mobilisation du capital privé national et de l'investissement extérieur. 1000 milliards DA seront consacrés pour une progression vers la sécurité alimentaire du pays, à travers l'appui à l'agriculture. 200.000 PME et 3 millions de postes d'emploi seront créés. Un million de logements seront livrés pendant les cinq années à venir. Le candidat promet enfin de réduire un tant soit peu le recours aux ressources financières étrangères pour financer le programme de développement et évoque la rationalisation des dépenses dans le cadre de la crise financière.