La problématique de la gouvernance en Algérie sous le prisme des rapports que notre pays a élaborés à ce sujet, dans le cadre du Mécanisme africain d'évaluation par les pairs (Maep), a été au centre d'une conférence-débat animée hier au campus d'Aboudaou de l'université Abderahmane-Mira de Béjaïa par M.Abdelkader Messahel, ministre délégué, chargé des Affaires maghrébines et africaines. Un sujet dont la pertinence n'a d'égale que son inscription dans une actualité brûlante. Devant un parterre d'étudiantes et d'étudiants, le ministre a déclaré: «Le Maep est un instrument d'adhésion volontaire pour lequel les chefs d'Etat et de gouvernement africains acceptent une évaluation mutuelle des projets et des insuffisances enregistrées en matière de gouvernance dans chacun de leurs pays respectifs». Dans la foulée, il a ajouté que «c'est sur la base des recommandations que le Forum des chefs d'Etat et de gouvernement du Maep établit les conditions de la gouvernance que le pays africain évalué s'engage à renforcer ce qu'il convient d'appeler les pratiques de bonne gouvernance et de remédier aux lacunes ou insuffisances constatées dans ce domaine». Après une série d'informations relatives au Mécanisme, M.Messahel s'étalera sur le cas de l'Algérie. «Le président Abdelaziz Bouteflika est l'un des initiateurs du programme Nepad. Dans la même logique notre pays a été l'un des premiers à adhérer au Maep et l'un des premiers aussi à présenter son Rapport d'évaluation lors du Sommet du Forum du Maep en juillet 2007.» Le panel qui a eu à évaluer «la maison de verre» Algérie, a tenu a exprimer sa satisfaction en rapportant «l'implication du président de la République dans l'exercice de l'évaluation du pays parmi les pratiques exemplaires de bonne gouvernance rencontrées en Algérie». Le ministre a ensuite développé l'architecture du Rapport national d'évaluation et du Rapport sur le programme national d'action, laquelle, dira-t-il, «est bâtie autour de quatre axes thématiques: la démocratie et gouvernance politique, la gouvernance et gestion économique, la gouvernance des entreprises et le développement socio-économique». La Réconciliation nationale, la tenue des élections, la consolidation de l'Etat de droit, la lutte contre la corruption et la stabilité des équilibres macroéconomiques, la reprise de la croissance, la création du Fonds de régulation des recettes (FRR), le remboursement anticipé de la dette extérieure, ont été autant de points développés par le conférencier pour expliquer le contenu de la gouvernance algérienne. Concernant la Réconciliation nationale, le ministre délégué a soutenu qu'elle est un acquis indéniable car elle conditionne le rétablissement définitif et durable de la sécurité, sans laquelle «toute entreprise véritable de développement serait aléatoire, pour ne pas dire illusoire». D'autres exemples seront cités. Chiffres à l'appui, le ministre, avec une maîtrise parfaite du sujet, a su capter parfaitement son auditoire comme en témoignaient les questions nombreuses des étudiantes qui cherchaient des précisions et autres détails chez un ministre qui s'y prêtait à merveille.